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Entraide ou regards critiques, les seniors affrontent le coronavirus

Christian Maggiori, spécialiste des questions d'âgisme. [DR]
Une étude fribourgeoise montre que 6 aînés sur 10 s'estiment injustement traités dans cette crise sanitaire / Forum / 6 min. / le 27 avril 2020
L'étude sur l'effet de la pandémie de Covid-19 sur les personnes âgées de 65 ans et plus menée par la Haute école de travail social Fribourg (HETS-FR) rencontre un vif écho en Suisse romande. Les sondés voient des impacts négatifs et positifs dans la crise sanitaire.

Pas moins de 2480 réponses au questionnaire en ligne sont entrées en une semaine, a indiqué lundi la HETS-FR, dont l'étude s'intitule "Le vécu des personnes de 65 ans et plus au coeur du Covid-19". La démarche part du constat que bien qu'étant directement concernées par les mesures du Conseil fédéral, "leur voix est encore trop souvent absente des débats".

Le questionnaire a été diffusé avec l’appui de multiples acteurs dans les cantons de Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Vaud et Valais. Selon les premiers résultats, la plupart des sondés disent avoir des contacts très fréquents avec leurs familles et amis, via téléphone, lettres, sms ou courriels.

Près de deux personnes sur trois ont un contact social quotidien. Elles sont aussi 39,2% à avoir découvert de nouveaux moyens pour rester en lien tant virtuellement, via smartphone, que physiquement, via des discussions d’un jardin ou d’un balcon à l’autre.

>> Voir le sujet du 19h30 :

Un questionnaire montre que de nombreux aînés se sentent stigmatisés par les mesures de confinement
Un questionnaire montre que de nombreux aînés se sentent stigmatisés par les mesures de confinement / 19h30 / 2 min. / le 27 avril 2020

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Des contacts parfois renoués

Un tiers (34,8%) indique avoir même renoué avec des personnes "perdues de vue", révèle l'étude conduite par le professeur Christian Maggiori. Tout n'est pas positif pour autant: 21,8% des personnes estiment que leurs échanges ont diminué.

Les aînés ont besoin d’aide pour leurs courses (54,1%) et, dans une moindre mesure, pour obtenir des informations sur la maladie ainsi que pour aller à la pharmacie. Les participants peuvent compter prioritairement sur leurs enfants, mais aussi sur leur partenaire et leurs voisins. L'aide est jugée suffisante à 96,8%.

Près de 38% des sondés affirment ne pas avoir besoin d’aide et plus d’une personne sur cinq a par ailleurs pris en charge de nouvelles tâches au quotidien (soins à la personne, préparation des repas).

>> L'interview de la professeure Samia Hurst dans le 19h30 :

Pour la professeure Samia Hurst, il est choquant de blâmer les personnes âgées
Pour la professeure Samia Hurst, il est choquant de blâmer les personnes âgées / 19h30 / 2 min. / le 27 avril 2020

Regard critique envers les seniors

En ce qui concerne le regard porté sur eux, les 65 ans et plus notent à 49,5% qu'il est devenu plus négatif, voire très négatif depuis la crise sanitaire. Ils sont 60,8% à estimer que les médias contribuent à alimenter le phénomène.

Trois personnes sur cinq ont le sentiment d’être traitées de manière différente et une sur cinq rapporte avoir été traitée injustement à cause de son âge.

Les avis sont assez partagés quant aux impacts sur la relation entre les générations. Ainsi, 32,4% des sondés pense que la crise aura un impact négatif (plus grande stigmatisation, mise à l'écart, perte de soutien affectif) sur les relations entre générations et 24,1% prévoient un effet positif.

Enfin, 40,8% des sondés estiment que le Covid-19 a influencé négativement ou très négativement leur moral. Parmi les craintes figurent la santé d’un proche (90,2%) ou leur propre santé (68,9%). D’autres expriment aussi des peurs face au manque possible de moyens médicaux (respirateurs et médicaments).

ats/ther

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