Dès le 11 mai, l'offre en trains, trams et bus publics sera entièrement rétablie. L'enjeu est de taille, car il s'agit d'éviter que les transports ne deviennent un nouveau foyer de contagion pour le coronavirus.
Pour rassurer la clientèle et la convaincre de remonter à bord, les CFF et Car Postal ont donc proposé, en concertation avec l'Office fédéral des transports (OFT) et l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), un plan de protection pour les voyageurs.
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Un système barrière en six recommandations
D'entente après des "discussions intensives" avec l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), les CFF et CarPostal ont adopté six recommandations. "Elles constituent la base de notre système barrière en vue d'une situation maîtrisée dans la crise sanitaire que nous vivons", a résumé le patron des CFF Vincent Ducrot jeudi lors d'une visioconférence commune avec son homologue de CarPostal Christian Plüss.
Durant leur voyage, les usagers sont invités à garder la distance, éviter les heures de pointe et à se répartir à l'intérieur du véhicule. Si ces conditions ne sont pas réunies, le port du masque est recommandé. Il convient également d'acheter les billets en ligne et de se laver régulièrement les mains. L'achat d'un billet dans un bus ne sera pas encore possible, précise Christian Pluss.
Mesures de nettoyage
CFF et CarPostal disent miser ainsi sur la responsabilité individuelle et la solidarité entre passagers. Ils comptent appliquer les mêmes règles pour leur personnel. "Quand la distance ne peut pas être respectée, l'employé porte un masque", explique M. Ducrot, qui cite l'exemple d'un contrôleur ou d'un chauffeur dans un bus plein. La distance entre usagers doit aussi être observée au guichet, et devant les distributeurs. Les salles d'attente restent elle fermées.
Les entreprises de transport vont également renforcer les mesures de nettoyage et de désinfection, notamment sur les surfaces de contact. Les toilettes payantes CFF des gares de Bâle, Bellinzone, Berne, Genève, Lausanne, Lucerne et Zurich HB seront gratuites.
Plan d'aide demandé
Les entreprises de transports attendent également un plan d'aide de la Confédération. Si elles ont dû maintenir une offre de base, le nombre de voyageurs a baissé de 80 à 90% au cours des dernières semaines. Un manque à gagner qui serait évalué à environ 500 millions de francs.
La requête est appuyée par l'Union des Villes suisses, qui exige plus particulièrement des indemnisations pour les pertes sur le trafic local. A ses yeux, il serait en effet injuste de ne dédommager que le trafic régional et les grandes lignes.
A Berne, plusieurs scénarios sont à l'étude pour débloquer un soutien financier à moyen ou long terme. L'Office fédéral des transports évoque l'idée de présenter un message urgent à l'attention du Parlement d'ici l'automne. Pour l'heure, la branche a bénéficié du versement anticipé de subventions, soit 260 millions de francs pour le trafic régional et le trafic marchandises.
Sujet radio: Marc Menichini
Adaptation web: ther
Pas en direction de la normalité
Sur le plan de l'offre, les CFF rétabliront dès le 11 mai l'Interregion Brigue-Genève-Aéroport à une cadence majoritairement normale, tandis que toutes les relations des S40 Fribourg-Romont, le S8 Palézieux-Payerne seront rétablies. Le retour vers une cadence normale se poursuivra également pour le RER zurichois.
Le 11 mai ne correspond pas à un retour à la normalité mais à "des pas en direction de la normalité", a imagé Vincent Ducrot, qui précise que les CFF ne veulent pas s'emporter. La suspension des relations de nuit proposées le week-end et du trafic touristique sera maintenue. Les informations actuelles sur les voyages sont publiées dans l’horaire en ligne dont la version actualisée sera disponible le 1er mai.
Le Syndicat du personnel des transports (SEV) appelle les usagers des transports publics à faire preuve de responsabilité dès la reprise de l’horaire normal le 11 mai. "Nous appelons les usagers à faire preuve de bon sens, pour éviter des situations conflictuelles. Les agents de train ne joueront pas les agents de sécurité", rappelle Barbara Spalinger, vice-présidente du SEV.