En raison de la pandémie de coronavirus, cette année, pour la première fois en 130 ans, "il n'y a pas de cortège, pas de discussion, pas non plus la partie conviviale qui fait aussi partie du 1er mai", a relevé la présidente du plus grand syndicat de Suisse Vania Alleva, dans La Matinale.
Mais des appels à manifester depuis son balcon, sa fenêtre ou sa voiture essaiment sur les réseaux sociaux et sont relayés par les pages des partis de gauche et les syndicats.
"Nous essayons de nous renouveler et d'utiliser les réseaux sociaux pour discuter et débattre des thématiques, notamment celle de la sécurité sociale", a encore déclaré Vania Alleva.
Car "cette crise a montré très clairement une chose: la nécessité et l'importance des sauvegardes sociales. Pour la suite, nous devons tout faire pour éviter des attaques sur les protections sociales".
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Concept de protection à garantir
"Je suis un peu déçue que le Conseil fédéral ait cédé à la pression de l'économie, il y a une grande volonté de recommencer à travailler mais cela doit se faire seulement si les mesures de lutte contre la pandémie sont garanties sur les places de travail et là à mon avis le gouvernement devrait être plus strict: on peut seulement ouvrir s'il y a un concept de protection. Le Conseil fédéral a communiqué dans ce sens, mais dans l'application, il y a de nombreuses branches qui vont ouvrir alors que les concepts de protection n'existent pas encore", a encore dénoncé Vania Alleva.
"Cela ne suffit pas d'attendre la responsabilité de l'employeur. Au début de la crise, des milliers de salariés de différentes branches ont sollicité le syndicat parce que les mesures de protection n'étaient pas appliquées. Il y a une responsabilité des autorités fédérales et cantonales à faire appliquer les mesures de protection".
Chômage technique à payer à 100%
Il était important que le Conseil fédéral autorise le recours au chômage technique pour sauvegarder les postes de travail, a par ailleurs relevé la présidente d'Unia, mais "maintenant il doit interdire aux entreprises qui ont bénéficié de ce soutien de licencier parce que c'est seulement comme ça qu'on peut garder une économie qui fonctionne.
"Aujourd'hui, la majeure partie de ceux qui sont au chômage technique ont seulement 80% de leur salaire. C'est insuffisant pour arriver à la fin du mois, surtout pour les bas et moyens salaires, il faut payer à 100%", a encore demandé la syndicaliste.
"Les finances fédérales sont saines, nous pouvons nous permettre de faire une dette. Il y a en Suisse la densité de milliardaires la plus grande au monde, nous pouvons aussi réfléchir à comment les faire payer davantage, ce n'est pas aux travailleurs de payer le prix de la crise", a conclu Vania Alleva.
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David Berger/lan
"La crise touche plus durement les plus fragiles", dénonce Pierre-Yves Maillard
La crise du coronavirus touche plus durement les plus fragiles, selon le président de l'Union syndicale suisse (USS) Pierre-Yves Maillard. Parmi les travailleurs aux salaires les plus bas, près de 50% sont actuellement au chômage partiel, souligne-t-il.
Un moyen de venir en aide à ces personnes serait d'agir au niveau des primes d'assurance maladie, indique le Vaudois dans une interview publiée vendredi dans les journaux alémaniques de Tamedia. L'USS est prête à discuter si un programme de relance devait permettre de les faire baisser.