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Les partis dévoilent leurs exigences avant la session extraordinaire

A Berne, la vie parlementaire reprend son cours
A Berne, la vie parlementaire reprend son cours / 19h30 / 2 min. / le 2 mai 2020
Les groupes parlementaires se sont réunis samedi pour préparer leurs revendications et élaborer leurs plans de sortie de crise, avant la session extraordinaire entièrement consacrée au Covid-19 qui débute lundi dans la halle d'exposition BernExpo. Tour d'horizon des directives.

UDC - Levée immédiate du droit d'urgence

L'UDC demande la levée immédiate du droit d'urgence, au vu des dégâts qu'il occasionne à l'économie. Son immobilisation coûte à la Suisse quelque 6 milliards de francs par semaine.

Lors de la session extraordinaire, le groupe UDC va déposer une intervention demandant outre la levée de l'état d'urgence la fin du versement de nouveaux subsides sur la base du droit d'urgence et combattant l'idée que l'Etat force les bailleurs à renoncer aux loyers. Sur ce dernier point, le groupe estime qu'il s'agirait purement et simplement d'une expropriation imposée par l'Etat.

Les mesures du Conseil fédéral contre le coronavirus ont des effets désastreux sur l'économie. Plus d'un tiers des salariés sont au chômage partiel et plus de 150'000 personnes ont perdu leur emploi, relève l'UDC, qui ne veut pas encore alourdir la facture.

Le premier parti du pays demande dès lors également de suspendre la libre circulation des personnes pour engager en priorité des chômeurs suisses et de cesser de distribuer des centaines de millions de francs à l'étranger. En outre, le Conseil fédéral doit accélérer la prévention de crises, "ce qui a manifestement été négligé jusqu'ici", notamment pour le matériel médical et de prévention, écrit l'UDC.

Constatant que jusqu'à 97% des décès concernent des personnes âgées de plus de 65 ans affectées de pathologies préexistantes, l'UDC estime qu'il suffit que ces dernières s'isolent. Les autres, tant les personnes âgées en bonne santé que les plus jeunes, doivent à nouveau pouvoir se rendre dans les magasins, travailler et participer à la vie sociale, bref vivre normalement.

>> Le communiqué de l'UDC

PS - Renforcer le pouvoir d'achat

Le groupe socialiste a discuté de la manière dont il fallait procéder pour sortir de la crise. "Ici aussi, beaucoup de gens craignent, à juste titre, pour leurs besoins essentiels", note le PS, qui dit vouloir déposer plusieurs motions pour demander que les salaires et les emplois soient préservés.

"La crise montre qu’il est nécessaire de revaloriser certaines professions d’importance pourtant systémique, mais qui sont généralement peu reconnues, notamment sur le plan salarial", écrit le groupe dans son communiqué.

Et d'appeler à de nouvelles mesures pour renforcer le pouvoir d'achat. "Dans le cadre du chômage partiel, il faut garantir à 100% les salaires, pour tous les revenus jusqu'au salaire médian", demande le chef de groupe Roger Nordmann, cité dans le texte. Et une augmentation des primes d’assurance-maladie doit être "absolument évitée", ajoute le Vaudois.

Le groupe demande également un programme d’investissements et un fonds alimenté par les réserves de la BNS et des revenus élevés.

En ce qui concerne l'aide au secteur aéronautique, les élus socialistes veulent qu'elle soit soumise à des conditions strictes dans les domaines social et environnemental.

>> Le communiqué du Parti socialiste

PLR - Une stratégie libérale de sortie de crise

Le groupe parlementaire PLR prône une stratégie libérale de sortie de crise. A ses yeux, il est "impératif d'éviter un effondrement de l'économie, des milliers d'emplois étant menacés".

Les libéraux-radicaux soutiennent les crédits supplémentaires du Conseil fédéral afin que les fonds nécessaires pour surmonter la crise puissent être octroyés. Ils ont aussi approuvé le service d'assistance des forces armées et le soutien au secteur de l’aviation.

En outre, pour renforcer l'attractivité, les élus PLR demandent au Conseil fédéral de faire "enfin avancer le renouvellement du réseau de téléphonie mobile, ainsi que la numérisation générale du système de santé". Pour eux, la Suisse est à la traîne dans ces deux domaines.

Enfin, le groupe demande que le Conseil fédéral investisse spécifiquement dans la recherche et le développement et il souhaite que les milieux scientifiques et les autorités travaillent plus étroitement ensemble, tant "pour faire face à cette crise que pour se préparer à des crises similaires".

>> Le communiqué du PLR

PDC - Renforcer le système de santé et soutenir l'accueil extra-familial

Le groupe du centre PDC-PEV-PBD a annoncé qu'il déposera des interventions pour renforcer le système de santé, l’économie durable et les droits politiques. Il a aussi approuvé à l'unanimité le supplément du budget 2020 et l’approche adoptée par le Conseil fédéral.

La grande majorité du groupe souhaite que 65 millions de francs supplémentaires soient mis à disposition des institutions d’accueil extra-familial, qui ont besoin d’une aide financière en raison de la perte de recettes résultant de la crise du coronavirus. Elle est aussi favorable à soutenir les commerçants dans le domaine du bail.

Le groupe soutient également l’autorisation des services d’appui de l’armée, le maintien du taux d’intérêt à 0%, le prolongement des crédits jusqu’à hauteur de 500'000 francs garantis par la Confédération et l’introduction d’une application de traçage.

PDC, PEV et PBD jugent en outre que "les effets de la crise actuelle sur les soins médicaux d’urgence dans les hôpitaux et les cabinets médicaux ainsi que leurs conséquences sur les structures de soins et sur les réformes actuelles entourant la LAMal devront être analysées". Et de noter que, comme la crise a mis au jour "le retard important pris dans le domaine de la digitalisation du système de santé", il s'agit d'accélérer la numérisation des modèles de traitement, du trafic de données et du dossier électronique.

Le groupe déposera enfin une motion chargeant le Conseil fédéral "d’examiner toutes les mesures visant à réduire, dans le futur, la dépendance de l’économie suisse vis-à-vis des chaînes internationales d'approvisionnement et de production".

>> Le communiqué du PDC

Verts - Au secours des crèches plutôt que des avions

Pour Les Verts, il faut "éviter que les couches de la population les plus touchées par la crise du coronavirus ne soient encore plus accablées". Le parti prône ainsi la distribution des réserves de la Banque nationale suisse et demande que les crèches et structures d’accueil de jour bénéficient d’un soutien financier, que les commerces en difficulté soient soulagés du poids de leur loyer et que les prestations extraordinaires fournies par le personnel soignant soient récompensées financièrement. En outre, les primes d'assurance maladie ne doivent pas être augmentées l'an prochain sous prétexte de pandémie et les entreprises au chômage partiel ne doivent pas distribuer de dividendes.

Le groupe parlementaire des Verts exige en outre que les investissements destinés à soutenir l'économie respectent le climat. "Le sauvetage du secteur aérien sans conditions climatiques n'en fait pas partie" et le groupe parlementaire rejettera le paquet de soutien au secteur aérien sans "conditions contraignantes pour protéger le climat".

Aux yeux des Verts, la "mutation structurelle accélérée par la crise du COVID-19 doit être orientée dans une direction socialement et écologiquement durable et respectueuse du climat". Un programme d'impulsion doit renforcer les circuits courts ainsi que la protection du climat et de l'environnement, créant ainsi des emplois locaux et une plus-value locale.

Sur la mobilisation de l’armée, le groupe des Verts s'abstiendra, car si la demande d'assistance de la part des cantons est compréhensible, de nombreux problèmes pratiques se posent durant ce déploiement.

Vert'libéraux - Pas de crédits sans condition au secteur aérien

Pour les Vert'libéraux, il n'est pas question d'accorder des crédits à coups de milliards au secteur aérien sans condition. Ils vont proposer au Parlement des "obligations vertes" pour protéger le climat.

Les Vert'libéraux proposent que les crédits de transition pour soutenir Swiss et Edelweiss soient transformés en prêts à long terme. La Confédération devrait financer ces prêts par des obligations vertes et les coupler à des conditions de réduction de gaz à effet de serre à zéro en 2050.

Les compagnies aériennes, une fois sorties de l'urgence d'obtenir des liquidités, pourraient utiliser ces ressources pour investir dans des mesures de protection du climat.

>> Le communiqué des Vert'libéraux

boi avec ats

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