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Procès Swissair: Philippe Bruggisser attaque

Philippe Bruggisser affirme avoir la conscience tranquille
Philippe Bruggisser affirme avoir la conscience tranquille
L'ancien patron de Swissair a rejeté les accusations de gestion déloyale et de faux dans les titres. Comme Mario Corti, il a contesté l'expertise du Ministère public, la qualifiant de "plaisanterie".

Philippe Bruggisser, qui a dirigé le groupe de de 1997 à 2001,
et le tribunal se sont livrés à une guerre des chiffres, qu'un des
juges a lui-même qualifiée de «guerre des tranchées digne de la
Première guerre mondiale».

Accusations contestées

Philippe Bruggisser, 59 ans, conteste l'accusation de gestion
déloyale portée contre lui dans le cas de Roscor AG, une filiale du
groupe. Elle possédait une participation dans le système de
réservation de vol Galileo et a été cédée gratuitement à SAirLines.
Les créanciers de SAirGroup auraient ainsi été privés de 103
millions de francs, selon l'accusation.



Ce point vise aussi bien Philippe Bruggisser que Georges
Schorderet, l'ex-responsable des finances. SAirGroup était
propriétaire à 100% de SAirLines et à 97% de sa créancière, a
rappelé Philippe Bruggisser, ajoutant qu'il ne comprenait tout
simplement pas les arguments du Ministère public..

Situation pas désespérée

Comme Mario Corti et Thomas Schmidheiny, Philippe Bruggisser a
répété plusieurs fois que SAirLines n'était pas surendettée. Il
existait des réserves latentes significatives, déjà uniquement
parce que les compagnies Swissair et Crossair étaient inscrites au
bilan avec des valeurs comptables très basses, et "cela un enfant
aurait pu le remarquer", a-t-il observé.



Le patron de SAirGroup a cependant reconnu les années 2000 et 2001
étaient critiques, notamment en raison d'une hausse de 66% du prix
du carburant et d'une progression de 17% du dollars. Sa conviction
était pourtant "solide comme le roc": la situation était maîtrisée
et la restructuration des participations étrangères pourrait être
menée avec succès.

Deux problèmes à résoudre

Les deux seuls gros problèmes que le groupe avait à résoudre se
nommaient "Belgique et France". "Nous devions alors décider soit de
sortir de ces compagnies, soit de les assainir", a constaté
Philippe Bruggisser. Le conseil d'administration lui avait demandé
au début de l'année de présenter des solutions. Il n'en a pas eu le
temps à cause de son licenciement le 20 janvier 2001.



Philippe Bruggisser devra également répondre de versements
litigieux versés à l'ancien patron de la compagnie polonaise LOT,
Jan Litvinski. Ce point ne sera abordé que lors de l'audience de
lundi prochain.



agences/cab

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Bruggisser renvoyé en janvier 2001

En janvier 2001, Philippe Bruggisser a été congédié par le président du conseil d'administration Eric Honegger.

Son licenciement avait été motivé par les mauvais résultats de l'année 2000 et par la baisse du cours des actions du groupe.

Mais son départ est certainement aussi dû à l'échec de la "stratégie du chasseur", même si cela ne lui a pas été communiqué.

La "stratégie du chasseur" consistait à prendre des participations dans d'autres compagnies du Vieux continent afin de préserver l'accès de Swissair au ciel européen.

La compagnie craignait une mise à l'écart, la Suisse n'étant pas membre de l'Union européenne (UE).

Le groupe a ainsi acquis des participations dans Sabena, Austrian Airlines, Volare Group, Air Littoral, AOM, Air Liberté, LTU, South African Airlines et LOT, alors que la plupart de ces compagnies connaissaient des difficultés financières.

L'ex-patron de la compagnie aérienne a touché une indemnité de départ de 2,2 millions de francs net et des versements de 3,75 millions à sa caisse de pension.

Aujourd'hui âgé de 59 ans, il travaille comme «consultant indépendant dans le domaine de l'aviatique au sens large».