A crise exceptionnelle, situation exceptionnelle: c'est par ces mots que la présidente du Conseil national, Isabelle Moret, a ouvert lundi matin la session. Le Parlement est réuni jusqu'à jeudi dans les halles de Bernexpo pour avaliser voire adapter les décisions prises par le Conseil fédéral, ou même les annuler.
Le président du Conseil des Etats Hans Stöckli a cependant appelé à la mesure. Dans l'urgence, les sénateurs devraient faire preuve de prudence. Au total, les aides d'urgence décidées par le gouvernement portent sur 58 milliards de francs.
Ce retour du Parlement doit "permettre de dessiner plus précisément les contours de la Suisse de demain, une Suisse qui se relance, progressivement mais sûrement, en s’adaptant aux défis économiques et sanitaires", a encore déclaré la Vaudoise.
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Hommages et remerciements des présidents des Chambres
Les deux présidents ont aussi rendu hommage à toutes celles et ceux qui ont perdu un proche au cours de cette période et qui ont dû vivre leur deuil dans la plus stricte intimité. Elle a notamment adressé un message de compassion aux régions les plus touchées par la maladie, en particulier le Tessin.
Ils ont également remercié toutes celles et ceux qui ont travaillé tout au long de cette crise, des agriculteurs aux caissiers et caissières de magasin sans oublier le personnel soignant. "L’objectif, c’est désormais de relancer la vie et l’économie tout en maîtrisant la courbe du virus".
Au Parlement d'agir, déclare Simonetta Sommaruga
Le Parlement doit maintenant retrouver ses responsabilités, a pour sa part déclaré Simonetta Sommaruga en ouverture de la session extraordinaire. Pour elle, il est important que le Parlement reprenne ses droits après avoir été réduit au rang de spectateur.
Le Conseil fédéral a recouru au droit d'urgence pour parer à la crise. Elle a assuré que le gouvernement était déjà en train de plancher sur la question de mettre fin à l'état de situation extraordinaire.
"Le Conseil fédéral n'a pas pris ces décisions à la légère", a-t-elle ajouté. Il soumettra au Parlement un message au plus tard le 11 septembre visant à réviser les ordonnances d'urgence. L'ordonnance actuelle qui réglemente les mesures de lutte contre le virus depuis le mois de mars est valable jusqu'au 13 septembre.
L'épidémie entraîne des situations de détresse pour beaucoup. "Les retombées seront douloureuses", a-t-elle averti. "Maintenant, il s'agit de faire sortir la Suisse de la crise et la rendre plus résistante", a-t-elle poursuivi.
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Les partis annoncent leurs priorités
Premier parti à prendre la parole, l'UDC n'a pas manqué l'occasion de critiquer le gouvernement. Le droit d'urgence doit être abrogé au plus vite, a exigé le président du parti Albert Rösti.
A droite, le PLR et les Vert'libéraux ont plutôt mis en avant la nécessité de relancer au plus vite l'économie. Le déconfinement doit être aussi rapide que possible afin que la société ne sorte pas morte d'avoir survécu au virus, a lancé Olivier Feller (PLR/VD). Les acquis libéraux et l'environnement ne doivent pas faire les frais de la crise du coronavirus, a plaidé de son côté Tiana Angelina Moser (PVL/ZH).
Marco Romano (PDC/TI) a quant à lui appelé à une "politique constructive et pragmatique" dans le respect du fédéralisme.
A gauche, Roger Nordmann (PS/VD) s'inquiète d'une levée trop rapide des restrictions et des mesures de protection. Santé et économie ne sont pas contradictoires, a-t-il déclaré.
Le camp rose-vert prône aussi un redémarrage plus humaniste, comprenant notamment des réformes du système de santé dont les métiers sont souvent mal rémunérés.
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ats/lan