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Le canton de Vaud veut baisser ses impôts

Le réseau à Berne de Pascal Broulis est peu développé et l'allemand n'est pas son point fort.
P.Broulis a tenu compte du vote vaudois sur l'imposition des PME.
Fort de comptes qui se soldent par un bénéfice de 274 millions de francs en 2007, le canton de Vaud veut à son tour baisser les impôts des entreprises et des famille, a annoncé jeudi Pascal Broulis.

Ce sont les comptes d'une période de surchauffe, a averti jeudi
le conseiller d'Etat Pascal Broulis, loin de se départir de sa
prudence. La croissance des revenus, supérieure de plus de 700
millions à ceux prévus au budget, s'explique en particulier par la
conjoncture économique très favorable aux entreprises, en grande
partie responsable de l'embellie des recettes fiscales.

Maîtriser les dépenses

Seule une rigoureuse maîtrise des dépenses permet de préserver
l'équilibre à long terme, insiste le conseiller d'Etat. En 2007,
les charges ont toutefois augmenté de 1,7%, à 6,414 milliards de
francs.



Une hausse due à l'augmentation des besoins dans le secteur social
et à une facture plus salée pour la péréquation financière
confédérale, ainsi qu'entre les cantons et les communes. Les
investissements sont restés en dessous des prévisions: ils ont
atteint 140,9 millions, soit 59 millions de moins que le montant
prévu au budget.



Se gardant de vouloir répéter "les erreurs du passé", le chef des
finances vaudoises estime toutefois que le temps des baisses
d'impôts est venu. Elles ciblent les entreprises et les familles de
la classe moyenne.



Le Conseil d'Etat présentera "ces prochaines semaines" une
première série de mesures au parlement, indique Pascal Broulis. Il
prévoit leur entrée en vigueur au 1er janvier 2009 "au plus tard".
Le manque à gagner pour le canton s'élèvera à 90 millions de
francs, dont 67 millions pour les personnes physiques et 23
millions pour les entreprises.

Vaudois entendus

L'impôt sur les dividendes devrait baisser, passant de 100% à
75%. "Nous tenons compte de l'avis des Vaudois" qui ont rejeté la
réforme de l'imposition des entreprises le 24 février, assure le
chef des finances. La baisse prévue par le canton est en effet
moins élevée que celle préconisée par la Confédération (entre 60%
et 50%).



Pour les familles, le gouvernement vaudois propose d'augmenter la
déduction pour frais de garde des enfants. Les couples mariés, y
compris les retraités, les pacsés et les familles monoparentales de
la classe moyenne devraient en outre bénéficier d'une nouvelle
déduction.



Une deuxième série de baisses d'impôts est prévue pour la
législature en cours. Elle devrait représenter entre 30 et 40
millions de francs, selon Pascal Broulis. Il s'agit en particulier
de pallier l'abandon de l'arrêté Bonny favorisant économiquement
les régions périphériques.



ats/cab/hoj

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Amortissements extraordinaires

Dans les chiffres noirs pour la 3e année consécutive, le canton a profité de son bénéfice exceptionnel pour procéder à des opérations de bouclement extraordinaires. 59 millions de francs ont ainsi été versés à la caisse de pension de l'Etat de Vaud.

Quelque 420 millions sont dévolus à l'amortissement du découvert creusé par 15 ans de déficit chronique. Ce dernier atteint 1,5 milliard. "Notre objectif est d'atteindre gentiment le zéro", a précisé Pascal Broulis. La dette a été ramenée à un peu plus de 4 milliards.

Un bonus pour les fonctionnaires

Les employés du canton auront droit à leur part du gâteau. Dans le cadre du nouveau système de salaires, sur lequel les négociations doivent reprendre lundi avec les syndicats, des "moyens supplémentaires" sont prévus, annonce Pascal Broulis, sans articuler de montant.

"Nous avons été sensibles aux critiques de certains corps de métiers" qui s'estiment prétérités, explique-t il. Quelque 30 millions devraient en outre aller aux établissements médico-sociaux (EMS) entre 2009 et 2011.

Enfin, le gouvernement renonce à augmenter l'impôt de 0,5 point pour des mesures d'incitation aux fusions de communes.