Chaque année en Suisse, entre 100'000 et plus de 300'000 cas de grippe saisonnière sont recensés par les médecins, parmi lesquels au moins 400 décès, des chiffres qui fluctuent selon les années et la virulence des virus influenza A et B, à l'origine de l'épidémie.
En ce qui concerne la probabilité d'une double épidémie entre grippe saisonnière et une deuxième vague de coronavirus, les experts restent prudents, comme l'explique Anne Iten, médecin adjointe au service de prévention et contrôle des infections aux HUG, jeudi dans le 12h30: "On ne sait pas encore quand va venir la deuxième vague de coronavirus. L'épidémie de grippe va certainement arriver vers fin décembre, voire début janvier, jusqu'au mois d'avril, comme chaque année. On ne sait pas encore si les deux épidémies seront en même temps."
La situation serait très compliquée
En Suisse, affronter les deux épidémies en même temps serait très compliqué, sachant que le système de santé a déjà de la peine à digérer une épidémie.
"Ce serait une énorme surcharge sur les soins. Chaque année, une épidémie de grippe entraîne déjà une surcharge sur le système des soins. Alors si on a en plus une deuxième vague de coronavirus, encore plus de patients vont venir", prévient Anne Iten. Mais on peut espérer que la taille de cette deuxième vague puisse être réduite si la population respecte bien les mesures de protection, souligne la spécialiste.
Vaccin particulièrement recommandé
Et contre la grippe, il y a un vaccin, qui cette année s'avère particulièrement recommandé. "Et pas seulement pour les personnes à risque et le personnel soignant", insiste Anne Iten. Le vaccin contre la grippe ne peut pas protéger contre le coronavirus, car ces deux virus sont très différents l'un de l'autre.
Le vaccin contre la grippe ne peut pas être rendu obligatoire, il peut seulement être recommandé. Personne ne peut être vacciné contre son gré, ni contre la grippe ni contre le coronavirus le jour où un vaccin sera disponbile. Si la nouvelle loi sur les épidémies contient effectivement une obligation de vaccination dans des cas exceptionnels, comme en cas de crise nationale, le non-respect de cette obligation ne serait pas puni.
Sujet radio: Maya Chollet
Adaptation web: Jean-Philippe Rutz