L'Association des riverains de l'aéroport de Genève (ARAG) a
commandé un coûteux système qui permet de mesurer en continu le
niveau de bruit. Le dispositif sera installé le mois prochain.
Réseaux de microphones
Il comprend un réseau de microphones qui seront disposés chez
des particuliers dans des communes suisses et françaises bordant
l'aéroport. De tels systèmes sont déjà utilisés par les
associations de riverains à Zurich et dans plusieurs villes
allemandes.
Les membres de l'ARAG, explique son président André Looten,
pourront consulter en direct les résultats sur internet. Ceux-ci
démontreront si les nuisances sonores augmentent effectivement en
ampleur et en étendue.
Données incomplètes?
Pour l'ARAG, il s'agit surtout d'avoir des arguments à faire
valoir auprès de la direction de l'aéroport. Car l'association se
plaint de n'obtenir que des données parcellaires et difficilement
lisibles. «Nous ne recevons que des moyennes mensuelles qui ne
permettent pas de constater les pics de bruit», affirme André
Looten.
Ce reproche est balayé par le porte-parole de l'aéroport Philippe
Roy: «Ces chiffres sont parfaitement connus de l'Office fédéral de
l'aviation civile et ils sont à disposition.» Les données viennent
du système d'identification de bruit MIABA de l'AIG, installé en
1970 et modernisé depuis à plusieurs reprises.
L'aéroport ne fait pas la sourde oreille
Le porte-parole ne conteste pas aux riverains le droit
d'installer leur propre système de mesure. Mais il relève les
efforts de l'aéroport pour limiter les nuisances.
Les avions sont classés en différentes catégories en fonction du
bruit qu'ils occasionnent. «Les plus bruyants, qui représentaient
5% des mouvements en 2006, doivent s'acquitter d'une surtaxe»,
explique Philippe Roy. Et le réseau de mesure de l'aéroport,
constitué de 14 microphones répartis autour du tarmac et le long
des axes d'atterrissage, a permis des corrections dans les
trajectoires des appareils.
ats/cab
Trafic aérien en hausse
Pour affirmer que les nuisances augmentent, l'ARAG met en avant la progression constante des vols (177'000 en 2006).
Leur nombre pourrait encore augmenter de l'ordre de 5% en 2007.
«Mais la hausse du trafic est surtout due aux compagnies low cost, qui disposent d'avions modernes peu bruyants», rétorque Philippe Roy.
Easyjet confirme l'augmentation
Comme pour illustrer l'essor de Cointrin, Easyjet a fêté jeudi son 15 millionième passager à l'Aéroport international de Genève (AIG).
L'implantation de la compagnie aérienne «low-cost» britannique sur la plate-forme romande remonte au 18 décembre 1997. En presque dix ans, Easyjet a multiplié par 150 le nombre de passagers transportés au départ et à destination de Cointrin.
La société actuellement sept appareils, des Airbus A319, sur cet aéroport et dessert 28 destinations. En 2006, Easyjet a convoyé 3,1 millions de clients (+18%), départs et arrivées comprises, à l'AIG, soit plus de 31% des 9,96 millions de passagers qui y ont transité. La compagnie orange assure que 25% étaient des voyageurs d'affaires.