Alors que les Suisses sortent peu à peu de leur semi-confinement, les premiers chiffres montrent que la production de CO2 a diminué pendant cette période. Cette baisse est essentiellement due à la décrue du trafic routier, car le chauffage et l'industrie ont subi peu de variations et les vols internationaux ne sont pas pris en compte dans les émissions nationales.
Le Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (EMPA) vient de procéder aux premiers relevés aux abords des routes. La période d'isolement a fait chuter d'un tiers les émissions de CO2 imputables au trafic routier à Zurich.
Les chercheurs s'attendent à constater une baisse similaire sur les grands axes routiers. Mais quel impact sur le bilan carbone de la Suisse pour 2020? A ce stade la diminution est difficile à quantifier, explique Lukas Emmenegger, spécialiste de la pollution de l'air à l'EMPA, interrogé dans La Matinale.
Vente d'essence en net recul
"La baisse des émissions de CO2 existe. Elle sera difficilement observable dans la concentration en CO2 dans l'air ambiant, car l'atmosphère montre naturellement une variation en CO2 relativement élevée, due notamment à l'activité des plantes. Vous avez beaucoup plus de photosynthèse en été et beaucoup moins en hiver, quand il y a moins de lumière", souligne le spécialiste. "Le changement pendant le confinement est relativement petit et sur une durée relativement courte."
Pour calculer précisément les émissions de gaz à effet de serre, l'Office fédéral de l'environnement se base lui sur les ventes annuelles de carburants. Les données ne sont pas encore disponibles dans le détail.
Mais reste une certitude: la vente d'essence et de diesel en mars a reculé de 25% par rapport à la même période l'an dernier en Suisse. Ce chiffre laisse présager une réelle baisse des émissions de gaz carbonique.
Céline Fontannaz/pwa