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Complexe touristique à Andermatt: feu vert

Le projet va redynamiser Andermatt et le canton d'Uri
Le projet va redynamiser Andermatt et le canton d'Uri
Le complexe touristique projeté à Andermatt (UR) a franchi une nouvelle étape vendredi. Invoquant «l'intérêt supérieur de la Confédération», le Conseil fédéral a avalisé une demande d'exception à la Lex Koller.

L'investisseur égyptien Samih Sawiri envisage de construire dès
2008 un complexe offrant plusieurs hôtels, 600 appartements, 100
villas et chalets, un golf et diverses installations de sports et
de loisirs. Le canton d'Uri en attend la création de près de 2000
emplois, bienvenus après le redimensionnement de la place d'armes
et le départ d'autres entreprises fédérales de la région. Ces
défections ont causé la perte d'environ 1400 emplois.



«Le Conseil fédéral ne s'est pas prononcé sur le projet en tant
que tel, mais sur la demande d'exemption du régime d'autorisation
prévu par la loi, déposée fin août», a souligné le ministre de la
justice Christoph Blocher devant les médias. Le gouvernement l'a
acceptée, jugeant que les perspectives offertes sont dans l'intérêt
aussi bien d'Uri que du pays.

Coup de pouce pour Uri

En effet, ce projet pourrait ouvrir la porte à une réorientation
économique pour une région touristique qui n'a pas la vie facile vu
sa situation topographique. Outre le retrait de l'armée - qui
touche Uri bien davantage que les autres cantons, selon M. Blocher
- et un recul de sa population, elle doit supporter les nuisances
du transit nord-sud, qui devraient encore augmenter avec la mise en
service des NLFA.

Une sorte de dédommagement

Avec sa décision, la Confédération reconnaît ce «fardeau» et
accorde une sorte de «dédommagement». Par ailleurs, compte tenu de
la situation centrale d'Uri, les cantons voisins (TI, VS, GR)
devraient également profiter d'un essor du tourisme. L'exemption
octroyée par le Conseil fédéral, qui ne peut pas être contestée, ne
concerne que les terrains qui accueilleront des habitations. Pour
les parcelles destinées aux activités commerciales (hôtels,
restaurants, boutiques, attractions), les étrangers n'ont pas
besoin de requérir une autorisation.



Le promoteur Samih Sawiri aura encore des obstacles à surmonter
pour pouvoir réaliser le complexe touristique d'Andermatt, une
localité de 1350 habitants au pied du Gothard. La population devra
notamment donner son feu vert à la modification du plan
d'aménagement.



ats/ant

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La Lex Koller

Cette loi limite l'acquisition d'une propriété foncière par des étrangers ne résidant pas en Suisse.

Elle a déjà été assouplie à plusieurs reprises (lire ci-dessous).

Le projet d'abrogation à terme de la Lex Koller n'a joué aucun rôle, a assuré Christoph Blocher.

Une exception

Conscient que cette exemption risque de susciter des appétits ailleurs, le conseiller fédéral a averti qu'elle resterait une exception.

Actuellement, aucun autre projet ne réunirait les conditions nécessaires, selon lui. Ce n'est toutefois pas la première fois qu'une telle dérogation est accordée.

Cela a notamment été le cas dans le canton de Vaud, pour permettre à des fonctionnaires internationaux d'acheter des villas, a-t-il précisé.