C'est une tendance qui s'est inversée depuis le premier sondage réalisé à la mi-mars: les inquiétudes liées à la situation sanitaire ont laissé place à celles concernant l'économie.
Actuellement, 57% des sondés jugent la situation économique comme "mauvaise" ou "très mauvaise", contre 28% le 22 mars dernier.
En ce qui concerne les hôpitaux, 77% des personnes estiment que leur situation est bonne, soit une hausse de 47% de points de pourcentage par rapport au premier sondage.
Crainte d'une crise économique
L'enquête a aussi sondé les opinions sur les conséquences futures de la pandémie. La crise économique ressort comme la principale inquiétude (48%), suivie de la perte de la liberté individuelle à long terme (22%). Cette dernière est considérée comme un souci mineur pour 23% des personnes.
Par ailleurs, 12% estiment que la pandémie aura surtout des conséquences négatives sur les relations internationales et 9% qu'elle engendrera des conflits sociaux. Enfin, 6% prévoient un effondrement du système de santé.
Finances et pertes d'emplois
Questionnés sur leurs inquiétudes quant à leur situation personnelle, les sondés sont toujours un tiers à craindre des pertes financières: ce sont les 35-64 ans qui se disent les plus soucieux pour leurs finances (42%), suivis des jeunes entre 15 et 34 ans (34%) et des retraités (12%).
La peur de perdre son emploi s'est légèrement renforcée depuis la mi-mars. Elle affiche une hausse de 4 points de pourcentage, à 19%.
Mais, avant les aspects financiers, c'est la restriction des libertés individuelles qui préoccupe le plus les Suisses, avec un bond de 39% à 57% depuis le premier sondage.
De même, la peur de la solitude et de l'isolement est passée de 26% à 32%. En revanche, celle de la maladie du Covid-19 a chuté de 17 points de pourcentage, à 34%.
Grandes différences entre les salariés
De grandes différences existent entre les salariés suivant leur domaine d'activité. Sans surprise, l'art et la culture, tout comme le sport et le bien-être, ainsi que le tourisme, la restauration et l'hôtellerie ressortent comme particulièrement précaires.
Entre 27% et 39% des personnes actives dans ces secteurs estiment en effet que leur poste n'est pas garanti.
Indépendants en difficulté
Du côté des travailleurs indépendants, le constat n'est guère plus rassurant: pour 23% d'entre eux, la pandémie n'a apporté que du négatif dans les activités professionnelles. La situation est particulièrement compliquée en Suisse romande, où 26% des indépendants se retrouvent dans cette catégorie, contre 22% côté alémanique et 13% au Tessin.
Par ailleurs, un total de 40% indique avoir enregistré une baisse des commandes ou des mandats: 64% au sud des Alpes, 44% en Suisse romande et 37% outre-Sarine. Seuls 7% des sondés bénéficient de la crise et profitent d'une hausse de commandes ou de mandats.
Mais la pandémie n'a visiblement pas affecté tout monde: 28% d'indépendants indiquent n'avoir vu aucun changement, ni dans un sens ni dans l'autre.
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Mathieu Henderson
Méthode
Le sondage a été réalisé par l'institut Sotomo pour le compte de la SSR du 2 au 6 mai 2020. Au total, 32'485 personnes dans toutes les régions du pays ont participé à l'enquête en ligne. La marge d'erreur est de +/- 1,1 point de pourcentage.