(document pdf) ne
fait cependant pas de prévisions par pays. Seul un résumé de 21
pages, très technique, a été diffusé vendredi par l'ONU. Le rapport
intégral de plus de 400 pages et onze chapitres, auquel 600
scientifiques de 40 pays ont contribué, sera publié en mai.
Si la Suisse est à l'abri de tempêtes tropicales et des
conséquences directes de la hausse du niveau des mers, elle va
souffrir du manque de neige. Les experts prévoient en effet une
diminution de la couverture neigeuse sur la surface du globe, de
l'Arctique aux Alpes.
La diminution de la couverture neigeuse dans l'hémisphère Nord,
surtout au printemps, est déjà sensible depuis les années 1950.
Elle a passé de 39 millions de km2 à 35 millions, selon le résumé
du GIEC.
Les lacs et les rivières gèlent plus tard dans l'hémisphère Nord
(5,8 jours de retard pour le siècle dernier) et le dégel arrive
plus tôt (6,5 jours en un siècle).
Fonte des glaciers
Le résumé évoque aussi la fonte des glaciers. Selon une étude du
Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), publiée
cette semaine en marge de la réunion de Paris, les glaciers fondent
de manière accélérée dans le monde.
Trente glaciers de référence surveillés par le Service mondial de
suivi des glaciers, basé à Zurich, ont perdu environ 66 centimètres
d'épaisseur en moyenne en 2005. Les glaciers observés ont perdu
environ 10,5 mètres d'épaisseur en moyenne depuis 1980, selon les
mesures des scientifiques.
Plus grave, leur fonte annuelle a été en moyenne 1,6 fois plus
rapide au cours de la dernière décennie que durant les années 1990,
et six fois plus rapide que durant les années 1980. Les glaciers
sont une importante ressource en eau, fait remarquer le PNUE.
Leuenberger appelle à une politique contraignante
Pour Moritz Leuenberger, les perspectives du réchauffement
climatique imposent "de passer à l'ère des politiques
contraignantes au niveau national et international. Il s'agit
maintenant d'adopter une politique efficace pour l'après 2012",
estime le chef du Département fédéral des transports, de l'énergie
et de la communication, qui participait à la conférence pour une
gouvernance écologique mondiale à Paris.
Il a de nouveau proposé l'institution d'une taxe mondiale sur le
CO2, une idée qu'il avait déjà lancée à la conférence mondiale sur
le climat en novembre à . Cette taxe, basée sur
le principe du pollueur-payeur, permettrait de faire baisser les
émissions et de financer des programmes d'adaptation à
l'augmentation des températures.
La Suisse doit de son côté "mettre en place une politique
nationale de réduction des émissions efficace afin de conserver une
crédibilité au niveau international", a-t-il encore affirmé.
ats/nr/het
Les partis réagissent
L'inquiétude domine dans le monde politique suisse, après la publication vendredi du rapport d'experts sur le réchauffement climatique. Les Verts demandent un débat urgent au Parlement. Seule l'UDC juge la situation «pas si dramatique».
Pour elle, les changements climatiques se sont déjà produits par le passé, il s'agit de cycles naturels, avance l'UDC. «Il ne servirait à rien que la Suisse prenne des mesures de son côté, cela ne ferait que nuire à son économie».
Les autres partis sont unanimes à penser le contraire. «Il est important de faire des efforts au niveau international, mais la Suisse doit avant tout remplir ses engagements au plan national», estiment les radicaux.
Le PS plaide pour l'aboutissement de la taxe sur le CO2: «plus que jamais, il faut agir vite», selon lui. Les socialistes accusent dans la foulée les partis bourgeois d'avoir empêché l'adoption d'une taxe sur le CO2 efficace.
Le PDC est aussi d'avis qu'il faut agir au plan national. Il plaide pour des bâtiments, des véhicules et des appareils moins gourmands. Le parti veut aussi promouvoir les énergies renouvelables et se prononce pour un débat «désidéologisé» sur les centrales nucléaires.