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Le climat fait des remous en Suisse

Eviter la pollution de l'air dans les villes devient un enjeu politique.
Climat et énergie: la Suisse doit y réfléchir rapidement
Le rapport de l'ONU sur le climat et les propos de Moritz Leuenberger secouent la classe politique suisse. Les radicaux et les Verts demandent un débat urgent, alors que le PS réclame une session extraordinaire.

Le groupe socialiste aux Chambres s'est penché sur la thématique
lors d'une réunion à huis clos vendredi et samedi. Il est arrivé à
la conclusion que les changements climatiques menaçaient la société
moderne et que la Suisse en tant que pays alpin était
particulièrement concernée.



Dans un communiqué publié samedi, le PS réclame la mise sur pied
d'une session extraordinaire pour traiter du sujet. Il a par
ailleurs adopté un programme en dix points qui préconise notamment
le respect des normes "Minergie" pour les bâtiments, les chauffages
hybrides, une hausse de la taxe CO2 et des subventions pour le
courant éolin. La Confédération aurait la responsabilité de
vérifier que ces mesures soient mises en place et réalisées.

Débat urgent en mars?

De leur côté, les Verts et les radicaux réclament un débat
urgent sur la politique climatique. «Il est temps d'enfin
entreprendre des mesures», ont indiqué vendredi les Verts dans un
communiqué. Et d'accuser les partis bourgeois d'avoir empêché
l'adoption d'une taxe sur le CO2 efficace.



Le groupe radical aux Chambres déclare pour sa part samedi dans un
communiqué que le thème des énergies propres et sûres doit être
débattu dans le cadre de la session de mars. La menace d'une
pénurie de courant dicte cette prise de position, ajoute le PRD. Le
PRD reproche à Moritz Leuenberger et à l'Office fédéral de
l'énergie d'avoir écarté ce sujet depuis beaucoup trop
longtemps.



Un approvisionnement durable en énergie doit aller de pair avec
une diminution de la consommation d'énergie grâce à des incitations
fiscales ainsi que des mesures techniques. Les radicaux préconisent
aussi un soutien ciblé et l'introduction de nouvelles énergies
renouvelables.

La position du PDC décisive

Le parti s'oppose toutefois à la proposition de Moritz
Leuenberger de développer des centrales à gaz car, selon lui, elles
engendrent une quantité énorme de CO2. Les radicaux se prononcent
donc en faveur du maintien de l'utilisation de centrales nucléaires
«neutres au niveau du CO2».



«Il est important de faire des efforts au niveau international,
mais la Suisse doit avant tout remplir ses engagements au plan
national», a déclaré vendredi le PDC. Le parti souhaite quant à lui
cibler l'action dans les domaines de l'efficacité des énergies tout
en développant une discussion «non-idéologique» sur l'énergie
nucléaire.



La position des démocrates chrétiens pourrait être décisive dans
ce débat. Samedi, le PS lui a demandé de rejoindre le camp
socialiste-Verts. Des procédures relatives à la protection de
l'environnement sont pendantes au Parlement. Seule l'UDC juge la
situation «pas si dramatique que ça». Les démocrates du centre
n'ont donc fait part d'aucune mesure à entreprendre.



ats/cer

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Le rapport de l'ONU alarmant

La communauté scientifique a lancé vendredi un avertissement sans précédent sur l'ampleur du changement climatique et les dérèglements qu'il suscitera.

Le groupe d'experts prévoit ainsi une hausse des températures d'ici 2100 comprise entre 1,1 et 6,4 degrés Celsius, tout en soulignant que les estimations les plus précises se situent entre 1,8 et 4,0 degrés Celsius.

Le panel d'experts table également sur une élévation du niveau des mers de 18 à 59 centimètres d'ici la fin du siècle.

Cette tendance restera inéluctable «pendant plus d'un millénaire», selon les experts qui pointent du doigt la responsabilité humaine.

Le réchauffement climatique est "très vraisemblablement" dû à l'augmentation des gaz à effet de serre émis par les activités humaines: la probabilité est la plus forte affirmée à ce jour.

Le progrès du dioxyde de carbone est principalement dû à l'utilisation des combustibles fossiles et au changement d'utilisation des terres, tandis que ceux du méthane et du protoxyde d'azote sont principalement dus à l'agriculture.