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L'armée suisse, version Conseil des Etats

L'armée suisse doit s'entraîner "à la maison", estime le National.
Les défenseurs des chars ont gagné une bataille aux Etats
La réorganisation de l'armée revue et corrigée a passé jeudi le cap du Conseil des Etats. Plusieurs concessions ont été faites aux conservateurs pour obtenir ce feu vert. Le projet retourne au National, qui l'avait rejeté.

La Chambre des cantons a donné son aval de principe à cette
«étape de développement 2008-2011» par 26 voix sans opposition et 9
abstentions. Sur le fond, le concept reste le même: la priorité ira
aux engagements de sécurité sectorielle et à l'appui aux autorités
civiles au détriment de la défense classique du territoire.



Cette évolution est nécessaire vu les menaces actuelles et les
moyens financiers à disposition, a noté Hermann Bürgi (UDC/TG) au
nom de la commission. Le ministre de la défense Samuel Schmid a
toutefois dû apporter des retouches après l'échec du projet au
National. La gauche avait alors joint ses voix à celle de l'UDC
mais sur la base de griefs opposés.

Chars préservés

Principale concession obtenue par les tenants d'une défense
traditionnelle: le Conseil fédéral est prêt à réduire le nombre de
bataillons de chars de 8 à 6, et non plus à 4. Pour compenser, il
taillera dans l'effectif moyen des bataillons d'infanterie.



Le coût annuel d'exploitation des deux bataillons de chars
supplémentaires sera de 34 millions de francs. En disposant de
davantage de formations de chars, l'armée pourra mieux répondre à
une éventuelle menace classique (meilleure «montée en puissance»),
a expliqué Hermann Bürgi.



L'autre importante modification concerne les militaires envoyés à
l'étranger, une pratique dénoncée par les Verts et l'UDC. Il n'est
plus question d'en doubler le nombre à 500 entre 2008 et 2011, vu
le manque de personnel dans les rangs des militaires
professionnels.



Dans la foulée, le Conseil des Etats a accepté par 35 voix sans
opposition le plafond de dépenses pour l'armée devisé à 12,285
milliards pour les années 2009 à 2011. La Chambre du peuple avait
aussi donné son feu vert.



ats/nr

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Les critiques fusent

«Pas en arrière», «opération de sauvetage», «réponse à une manoeuvre électoraliste»: le nouveau tour pris par le projet a fait grincer des dents dont celles de Christiane Langenberger (PRD/VD) et de Madeleine Amgwerd (PDC/JU).

A l'instar de plusieurs orateurs démocrates-chrétiens, la gauche s'est élevée face aux concessions faites à la droite conservatrice. «Un quarteron de généraux en retraite», plus d'autres encore en fonction, freinent les réformes, a lancé le Jurassien Pierre-Alain Gentil, paraphrasant Charles de Gaulle.

Selon lui, le compromis présenté ne fait que reporter le débat sur les questions essentielles et pourrait voler en éclats au National.

Militaires professionnels

Des assurances ont également été données concernant les lacunes constatées dans la formation des militaires. Dès cette année, les cadres de milice interviendront plus tôt dans l'instruction des recrues, ce qui délestera un peu les militaires professionnels.
Ces derniers devraient en outre voir leur situation salariale et sociale s'améliorer.