Les villes suisses ont repris lundi quelques couleurs, notamment aux abords des gares. Les pendulaires étaient plus nombreux à se presser à Lausanne, Berne, Zurich ou encore Bellinzone, alors que les CFF ont réintroduit l'horaire normal. Mais l'on était encore loin de la fréquentation qui prévalait avant la crise sanitaire
Les trains étaient modérément occupés. Les compartiments à quatre n'étaient souvent occupés que par une seule personne. La plupart des passagers respectaient aussi les distances sociales sur les quais, sauf quand il s'agissait de monter ou de descendre des trains.
Très peu de personnes portaient un masque. La protection pouvait pourtant être achetée dans les distributeurs des gares. A Genève, des employés des transports publics en ont même distribué. Le port du masque n'est pas obligatoire, mais il est recommandé lorsque la distanciation sociale de deux mètres ne peut pas être respectée.
LES RESTAURANTS BOUDES
Les habitués ont quant à eux retrouvé avec joie leur expresso matinal dans les cafés. A Bienne, les terrasses ont été privilégiées aux salles en intérieur. Les établissements avaient pris des dispositions pour accueillir leurs clients en espaçant les tables ou en installant des séparations. Ils ont cependant affiché une fréquentation réduite un peu partout en Suisse.
A midi, les restaurants n'ont pas eu plus de succès. Une pizzeria très courue de Neuchâtel n'a enregistré qu'une seule réservation. Au café du Gothard, une institution fribourgeoise, quinze couverts seulement ont été servis pour 44 places (80 en temps normal). "Ce qui ne suffit pas à couvrir nos frais fixes, même avec un personnel réduit au minimum", a commenté sa tenancière Muriel Hauser.
Et la présidente de GastroFribourg de conclure: "Il vaut peut-être mieux dans ces conditions laisser son personnel bénéficier du chômage partiel". Une voie que plusieurs établissements, notamment les plus petits, ont choisie en restant fermés. Le président de GastroVaud Gilles Meystre se montre toutefois optimiste. Il estime que 70% à 80% des restaurants rouvriront.
QUELQUES FILES D'ATTENTES DEVANT LES COMMERCES
La situation des commerces était un peu différente. Quelques files d'attente se sont formées ici et là, parfois même avant l'ouverture des enseignes à Genève ou Fribourg. D'autres magasins étaient quasiment vides.
L'affluence chez Ikea à Aubonne (VD) a elle été relativement normale pour un lundi matin. Entre 120 et 150 personnes attendaient l'ouverture. "Les gens étaient compréhensifs, on sent qu'ils ont eu de l'entraînement", a noté Aurélien Demaison, responsable marketing. A aucun moment, le magasin de meubles suédois n'a dû fermer l'entrée en raison d'un trop grand nombre de clients.
UNE RENTREE AU COMPTE-GOUTTES POUR LES ELEVES
Outre les commerces et les établissements gastronomiques, les écoles ont également rouvert leur porte lundi. La rentrée scolaire s'est déroulée très calmement sous une pluie battante à Genève. Les élèves sont arrivés au compte-gouttes, selon des patrouilleuses scolaires.
Seule la moitié des élèves est venue le matin, l'autre moitié l'après-midi. Les établissements ont mis en place des fléchages au sol et les salles de classe ont été complètement réorganisées afin de respecter les mesures de distanciation imposées par les autorités.
La situation était parfois plus délicate chez les tout petits. "En donnant ma petite, ce matin, l'éducatrice a tendu les bras le plus loin possible pour la récupérer", témoigne une maman dans une garderie de Chamoson (VS). Bien sûr, les deux mètres n'étaient pas respectés, mais le contact a été limité.
Au final, peu d'enfants ont été absents. Sur les 1050 élèves des huit collèges de Morges-Est (VD), seuls 35 ont manqué la reprise: 20 sur décision de leurs parents et 15 car ils sont à risque ou vivent avec une personne vulnérable. Dans le canton de Fribourg, la situation a été similaire.
VISITES A SENS UNIQUE DANS LES MUSEES
Bibliothèques, musées, archives et fitness sont aussi à nouveau accessibles depuis lundi avec certains aménagements. Des visites à sens unique avaient lieu dans la plupart des musées, à l'exception de la Fondation Beyeler (BS) encore fermée.
Le Conseil fédéral a annoncé le 16 avril vouloir sortir de la crise en trois étapes. La première, le 27 avril, a permis aux coiffeurs, physiothérapeutes, jardineries, crèches et autres prestataires de services à rouvrir leurs portes.
La dernière étape est prévue le 8 juin. Les rassemblements de plus de cinq personnes seront alors autorisés. Il sera possible de retourner au théâtre, au cinéma ou dans les jardins zoologiques et botaniques, de se rendre à la piscine, de suivre un office religieux ou de prendre une remontée mécanique.
ats/ther