Le jeune étranger "doit assumer les conséquences de ses actes et
comprendre qu'il ne vit pas dans un monde virtuel, mais dans la
réalité. Une telle mesure sert aussi d'exemple aux copains", estime
l'élu radical dans le quotidien dominical. Par contre, "la famille
n'a pas à assumer la faute commise par un de ses enfants".
Pour le ministre des affaires sociales et de la culture, l'UDC
veut stigmatiser les étrangers. "L'UDC fait un amalgame entre
violence, jeune et étranger. Si la violence est en augmentation
chez les jeunes étrangers, elle progresse encore plus rapidement
chez les jeunes Suisses", note-t-il. Le Valaisan trouve inquiétant
que l'idéologie s'invite dans le débat: "L'UDC récupère ce thème
pour sa campagne électorale".
Seulement une minorité
Pascal Couchepin estime aussi que la violence existe depuis
longtemps mais qu'elle s'aggrave : "De nos jours, les jeunes ne se
rendent plus toujours compte que frapper n'est pas un jeu vidéo
mais peut tuer. Il y a une cruauté et une agressivité qui étaient
inconnues jusqu'à maintenant."
Mais le conseiller fédéral refuse de stigmatiser la jeunesse : "Il
ne faut pas parler de la violence des jeunes mais de certains
jeunes. 90% d'entre eux ne connaissent pas de grave problème de
violence", estime-t-il.
Du côté des solutions, Pascal Couchepin prône le trinôme
répression, prévention, éducation. Il suit aussi son collègue de
parti Pierre Maudet, qui prône l'idéologie de la réparation.
agences/boi
La position de Francis Matthey
Cette récupération électorale de la part de l'UDC inquiète aussi Francis Matthey, président de la Commission fédérale des étrangers (CFE). Les cas de viols à Rhäzüns (GR) ou Seebach (ZH), qui ont suscité la discussion, sont inadmissibles, "mais on les monte en épingle", a confié le Neuchâtelois au "Matin" de samedi.
Contrairement à Pascal Couchepin, M. Matthey estime que ni le renvoi de délinquants ni celui de leur famille ne résoud le problème. Des mesures ponctuelles de ce genre sont totalement inappropriées, selon lui.
Les étrangers doivent faire un effort pour s'intégrer, mais les Suisses aussi, relève Francis Matthey. Ces derniers ont intérêt à soutenir cette population s'ils veulent moins de violence. "Si l'on veut plus de cohésion nationale, il faut plus de moyens de la part des autorités et un changement de mentalité de la part des Suisses", conclut le président de la CFE.