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Des revendications suisses pour la journée mondiale des soins infirmiers

Le street artiste anglais Banksy a rendu hommage au travail des infirmières et infirmiers dans une œuvre qu'il a nommée "Game Changer". Le dessin se trouve sur un mur du University Hospital de Southampton, dans le sud de l'Angleterre. 7 mai 2020. [AFP/ University Hospital Southampton - Stuart Martin]
Appel: le personnel de santé veut une reconnaissance financière / La Matinale / 3 min. / le 12 mai 2020
La journée mondiale des soins infirmiers, mardi, prend une résonance particulière en pleine crise du coronavirus. Plusieurs associations en profitent pour défendre la profession.

Le syndicat Syna, la Fédération des Associations des retraités, l'Association suisse des infirmières, le Conseil International des Infirmières et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge placent la revalorisation de la profession au centre de leurs interventions.

Les applaudissements au balcon tous les soirs ne suffisent pas. Le syndicat Syna demande une harmonisation et une amélioration des conditions de travail pour le secteur de la santé. Pour cela, la branche a besoin d'une convention collective de travail nationale, estime-t-il.

>> Lire : Stressées, sous-estimées, épuisées, les infirmières romandes crient leur mal-être

Dans La Matinale mardi, Vanessa témoigne: après quatre ans de formation et dix ans d'ancienneté, elle travaille en tant qu'infirmière dans un établissement de soins du canton de Vaud. A 80%, elle touche moins de 4000 francs par mois.

Vanessa souhaite une reconnaissance de la pénibilité de son métier: "On ne s'en rend pas compte quand on est à l'extérieur, c'est un métier d'une intensité sans pareille, d'une pénibilité de par les horaires irréguliers, de par la charge mentale, de par la responsabilité – on pose des actes qui peuvent engager la vie des patients. Oui, on aimerait une revalorisation, car avec 3900 francs, on ne vit pas. J'ai des collègues qui se posent franchement la question de continuer ou pas".

>> Lire : Près de la moitié du personnel soignant veut abandonner son travail

Cercle vicieux

"C'est un cercle vicieux: les mauvaises conditions de travail conduisent les employées à quitter la branche en masse, souvent en signe de protestation silencieuse. Celles et ceux qui restent doivent alors fournir toujours plus de travail, ce qui s'achève trop souvent en maladie ou en burnout", constate Juan Barahona, responsable de la branche de la santé chez Syna.

Le syndicat soutient l'initiative "Pour des soins infirmiers forts" de l'Association suisse des infirmières (ASI) ainsi que la revendication d'une prime de risque du SSP. La Fédération des retraités (FARES) appuie elle aussi les revendications de l'ASI pour une revalorisation de la profession, qui passe par de meilleurs salaires, mais aussi davantage de formation en Suisse.

L'ASI avait dénoncé fin avril dans une lettre envoyée au Parlement fédéral la dépendance de la Suisse à l'égard du personnel de santé étranger: "Si l'Allemagne, la France et l'Italie avaient voulu ou dû rappeler leurs professionnels de la santé, les conséquences auraient été inimaginables", avait-elle souligné tout en s'insurgeant aussi contre la flexibilisation de leur horaire de travail en pleine pandémie.

>> Ecouter la Conseillère nationale socialiste bernoise Flavia Wasserfallen. Elle rappelle au micro de La Matinale que les revendications des infirmières et infirmiers ne datent pas d'hier :

La conseillère nationale socialiste bernoise Flavia Wasserfallen. [Keystone - Peter Klaunzer]Keystone - Peter Klaunzer
La Conseillère nationale socialiste bernoise Flavia Wasserfallen / Le Journal horaire / 58 sec. / le 12 mai 2020

Pour le Conseil International des Infirmières et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui célèbrent conjointement la Journée internationale des infirmières, il s'agit de rendre hommage aux membres du personnel infirmier du monde entier.

Dans les pays les plus durement touchés par la pandémie mais où les systèmes de santé fonctionnent de façon assez satisfaisante, environ 10% des professionnels de la santé ont contracté le Covid-19 – un taux extrêmement élevé, mais probablement en dessous de la réalité, soulignent-ils. Dans les endroits où le système de santé est déjà mis à rude épreuve par les conflits ou un manque d'investissements, ce chiffre est certainement bien plus important.

Contaminé et agressé

Florence Nightingale par Evert A. Duyckinick. [Public Domain]
Florence Nightingale par Evert A. Duyckinick. [Public Domain]

Si de nombreuses communautés ont à cœur de saluer l'action des professionnels de la santé, il est inquiétant de constater que dans d'autres contextes, le personnel infirmier et d'autres personnels de santé sont la cible de harcèlement et de violence.

Ces professionnels sont parfois pris à parti dans les transports en commun, voire à leur domicile, à cause de leur implication même dans la lutte contre le Covid-19, relèvent-ils encore.

A l'origine de cette journée internationale, on trouve Florence Nightingale, née le 12 mai 1820 en Angleterre (décédée le 13 août 1910), à l'origine de la professionnalisation de ce métier, auparavant en main de sœurs religieuses non payées.

C'est sur le champ de bataille de Crimée qu'elle a apporté la preuve qu'une bonne médecine ne peut se passer des services infirmiers.

>> Regarder "1er Mai à Genève: nettoyeuses, infirmières et livreurs ont fait entendre leurs revendications"

1er Mai à Genève: nettoyeuses, infirmières et livreurs ont fait entendre leurs revendications.
1er Mai à Genève: nettoyeuses, infirmières et livreurs ont fait entendre leurs revendications. / 12h45 / 1 min. / le 1 mai 2020

sjaq avec l'ats

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Hommage de Banksy

Le street artiste anglais Banksy a rendu hommage au travail des infirmières et infirmiers dans une œuvre qu'il a nommée "Game Changer", à voir en tête de cet article.

Le dessin se trouve sur un mur du University Hospital de Southampton, dans le sud de l'Angleterre. 7 mai 2020.