Le texte tel qu'approuvé par la Chancellerie fédérale a été
présenté lundi devant la presse à Berne par le comité d'initiative.
Il ne cible pas uniquement les 4x4 et autres SUV (Sport Utility
Vehicle), mais tous les véhicules «qui émettent des quantités
excessives de substances nocives, en particulier de CO2 ou de
particules fines».
Interdits d'immatriculation
Ceux qui présentent «un danger excessif pour les cyclistes, les
piétons ou les autres usagers de la route» ne pourraient pas être
immatriculés non plus. C'est en particulier le cas des gros 4x4
dont la partie avant est jugée dangereuse en cas de
collision.
Ainsi, 47% des 4x4, 24% des voitures de sport et cabriolets, 19 %
des limousines de luxe et 4% des voitures de classe moyenne
seraient touchés. Motos et scooters ne sont pas épargnés. Certains
modèles sont trop polluants, notamment les petits scooters à moteur
deux-temps, a relevé la députée genevoise Sylvia Leuenberger
(Verts).
Il s'agit dès lors de faire pression sur les constructeurs. C'est
une «initiative intelligente», qui ne lutte pas contre les voitures
mais «contre l'effet de serre, a ajouté Sylvia Leuenberger: le but
est de susciter des réactions car il y a «urgence climatique».
Comité élargi
Pour la conseillère nationale Franziska Teuscher (Verts/BE),
présidente de l'Association transports et environnement (ATE), «ce
n'est pas une initiative extrême». Elle s'attaque à des véhicules
qui sont achetés principalement pour des raisons de prestige ou de
mode, et, en cela, vise à corriger une évolution préjudiciable de
l'industrie et du marketing automobile.
Lukas Conolly, des Jeunes de Greenpeace, a souligné que la
tendance va de plus en plus vers une surmotorisation des véhicules,
nuisible pour le climat et la qualité de l'air. Les Jeunes de
Greenpeace, tout comme l'ATE, Pro Vélo, l'Association suisse des
Piétons et les Verts suisses sont désormais représentés dans le
comité d'initiative aux côtés des Jeunes Verts.
ats/ruc
Le texte en bref
Le texte prévoit des dispositions transitoires, notamment une vitesse maximale autorisée de 100 km/h pour les véhicules concernés déjà immatriculés en Suisse.
Il fixe également des valeurs limite d'homologation de 250 g CO2/km et de 2,5 mg particules fines/km.
Les 4x4 plus polluants ne pourraient être autorisés que s'ils sont indispensables à l'exercice de certaines activités, l'agriculture ou les travaux forestiers par exemple.
La récolte de signatures – 100'000 en 18 mois - débutera à la fin février.
CLEVER, le moteur à gaz
Un meilleur rendement et moins de pollution: c'est l'objectif poursuivi par l'EPFZ, l'Empa et l'industrie automobile allemande dans leur projet CLEVER (Clean and Efficient Vehicle Research).
Son but est de développer un moteur à gaz rejetant 40% de CO2 de moins qu'un moteur à essence équivalent grâce notamment à un système de traitement des gaz d'échappement qui obtiendrait des valeurs nettement inférieures aux normes envisagées dans le futur.
Prévu sur trois ans, ce proejt est notamment financé par les offices fédéraux de l'énergie et de l'environnement, par l'industrie gazière suisse et allemande, ainsi que par Novatlantis, un programme de développement durable des EPF.