C'est ce que révèlent les résultats présentés mardi par l'Office
fédéral de la statistique et déjà partiellement dévoilés jeudi
passé par l'OCDE.
L'évolution entre les études PISA 2000, 2003 et 2006 montre que
les compétences en lecture des élèves de 15 ans tendent à augmenter
ou à se maintenir en Suisse, alors qu'elles sont en légère baisse
dans les pays de l'OCDE.
Lecture: encore du travail
En sciences naturelles, le domaine prioritaire de l'édition
2006, les élèves suisses obtiennent un score moyen de 512, contre
500 pour la moyenne des pays de l'Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE). De plus, dans ces matières, les
garçons obtiennent de meilleurs résultats que les filles, mais la
différence n'est pas énorme.
En lecture, où ils étaient à la traîne lors des études précédentes
(2000 et 2003), les élèves suisses ont obtenu pour la première fois
une moyenne dépassant de manière significative celle de l'OCDE,
avec 499 points contre 492.
La Suisse a légèrement progressé en lecture au fil des trois
enquêtes (494 points en 2000 et 499 en 2003 et 2006) et la part des
jeunes affichant un très faible niveau de compétences a passé de
20% en 2000 à 16% en 2006. La moyenne des pays de l'OCDE a en
revanche reculé de 500 points en 2000 à 492 en 2006.
En mathématiques, les jeunes Suisses obtiennent de nouveau de très
bons résultats en comparaison internationale. Avec 529 points, ils
se maintiennent en haut du classement (527 en 2003 et 530 en 2006)
et ils dépassent largement la moyenne des pays de l'OCDE (498).
Seuls Taiwan, la Finlande, Hong Kong et la Corée enregistrent des
valeurs notablement supérieures.
Résultats satisfaisants
Pour la Conférence des directeurs de l'instruction publique, ce
bon résultat montre la forte capacité d'intégration du système
suisse. Les jeunes Suisses de 15 ans se placent nettement au-dessus
de la moyenne OCDE dans tous les domaines testés, s'est réjouie
Isabelle Chassot, présidente de la CDIP, devant la presse à
Berne.
Cependant, la CDIP relativise ce genre de classements comparatifs,
notamment par la situation très différenciée d'un pays à un autre.
L'enquête, qui a coûté 4 millions de francs, livre donc des
résultats difficiles à interpréter (voir
ci-contre).
En conclusion, la présidente de la CDIP relève que la Suisse s'en
sort bien mais que publier un palmarès des pays "est une idée
contestable". Seule la place au classement retient l'attention et
"à elle seule, elle ne donne aucune information concrète", selon
Isabelle Chassot.
agences/boi
Des chiffres à relativiser
La Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique relativise ces résultats car la comparaison est difficile entre des Etats aux systèmes et aux démographies très différents.
La situation de la Suisse est particulière en raison de sa population scolaire hétérogène du point de vue linguistique et culturel (proportion d'étrangers en Suisse de 20,2% contre 2,1% en Finlande).
Or, le programme PISA fait passer les mêmes tests aux élèves de 57 pays puis compare ensuite les résultats en faisant abstraction des différences démographiques et socioculturelles d'un pays à l'autre.
En résumé, selon la CDIP, le système éducatif suisse réalise une véritable performance en matière d'intégration de tous les élèves.
Par ailleurs, le nombre d'heures consacrées à telle ou telle discipline varie fortement d'un pays à l'autre.
Accueil positif
Le Syndicat des enseignants romands a salué "avec soulagement mais sans grande surprise" ces bons résultats. C'est une reconnaissance du travail fourni par les professionnels sur le terrain. Il souligne la qualité des résultats obtenus dans des conditions difficiles.
Pour l'USS, l'absence de progrès en lecture inquiétante. Il s'agit avant tout de donner la priorité à la scolarisation précoce assortie de mesures l'intégration. Il faut aussi massivement développer les structures d'accueil extrafamilial des enfants en âge préscolaire,