Publié

Les assurances doivent prendre en charge les dommages liés au Covid, selon un expert

La pression monte sur les assureurs qui refusent de couvrir les pertes des restaurateurs. [Keystone - Laurent Gillieron]
Les assurances doivent prendre en charge les dommages causés par le Covid-19, réclament les restaurateurs / Le 12h30 / 1 min. / le 15 mai 2020
Les assurances épidémie doivent prendre en charge les dommages imputables au coronavirus, selon l'expertise publiée vendredi par l'ombudsman de l'assurance privée.

GastroSuisse est soulagée: la faîtière de la restauration et de l'hôtellerie est en guerre avec plusieurs compagnies d'assurance. En cause: leur refus de couvrir les pertes des établissements, qui ont souscrit une assurance épidémie, au motif que l'épidémie s'est transformée en pandémie, terme utilisé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Pour l'expert indépendant, ce n'est pas une raison suffisante pour refuser de payer. Selon lui, une pandémie est un cas d'épidémie. Si l'assureur ne veut pas la couvrir, il doit faire figurer précisément dans le contrat, sans ambiguïté, que l'épidémie ET la pandémie sont exclues de la couverture.

Des assurances coopératives ou pas

Après la fermeture des établissements de restauration ordonnée par les autorités en mars 2020, les sociétés comme la Bâloise Assurances, Esurance et la Mobilière se sont montrées coopératives. Ces établissements se sont déclarés prêts à prendre à leur charge les dommages provoqués par le coronavirus, évalue GastroSuisse.

L'assureur Helvetia a également soumis une proposition "substantielle" à ses assurés. Cependant, AXA, Generali et TSM en particulier voulaient, il y a peu encore, se soustraire complètement à leur obligation de prise en charge, explique encore la faîtière.

"Nous attendions également une amélioration de la part d'autres assureurs comme Zurich et une décision de compléter leur faible contribution de solidarité avec un versement complémentaire approprié", souligne encore GastroSuisse.

"Si ces négociations n'aboutissent pas à des solutions raisonnables, les actions en justice seront inévitables, avertit GastroSuisse, qui compte 20'000 membres, dont environ 2500 hôtels. Il s'agirait alors d'évaluer quelles assurances favorables à la branche pourront, à l'avenir, être recommandées aux membres."

Assureurs sur les dents

L'assureur Generali se désolidarise du contenu de ce rapport entre autres parce que l'ombudsman n'a pas soumis ses conditions générales d'assurance à l'évaluation de l'expert, indique-t-il dans un communiqué vendredi.

"Notre solution d'assurance pour les restaurants couvre en principe les conséquences des risques résultant de l'exploitation assurée (par ex. la salmonellose). Elle ne couvre pas celles qui surviennent en raison d'une cause externe et qui sont de ce fait moins prévisibles et moins influençables. C'est pourquoi ces conséquences ont été clairement exclues de notre couverture et nos clients ne paient pas de prime pour de tels risques", explique l'assureur, qui compte 61 millions de clients dans 50 pays.

Generali "maintiendra néanmoins un contact rapproché avec ses assurés". Il a promis à l'ombudsman d'examiner chacun des cas soumis à l'organe de médiation de manière détaillée et de tenir compte de toutes les circonstances liées aux cas individuels.

ats/lan

Publié