Le nouveau "tarif officinal", fruit de négociations intenses, a été remis vendredi au Conseil fédéral, ont indiqué dans un communiqué commun Curafutura (l'association qui regroupe les caisses maladie CSS, Helsana, Sanitas et KPT) et la faîtière des pharmaciens.
Le tarif officinal (ou RBP, pour Rémunération basée sur les prestations) règle le montant de l'indemnisation des pharmaciens lorsqu'ils remettent un médicament sous ordonnance dans le cadre de la Loi sur l'assurance maladie (LaMal).
Davantage de transparence
Interrogé par la radio alémanique SRF, le président de pharmaSuisse Fabian Vaucher a jugé qu'avec le nouveau tarif, "nous avons réussi à obtenir une indemnisation adéquate de la prestation des pharmaciens à l'égard des patients, mais aussi à mieux exploiter le potentiel d'économie sur le prix des médicaments".
Selon le nouveau système, le prix des médicaments les moins chers devrait augmenter jusqu'à 5 francs. Les médicaments plus onéreux, délivrés en général aux malades chroniques, enregistreront en revanche une baisse plus sensible, allant jusqu'à 10 francs par confection, selon Fabian Vaucher.
Le système améliore également la transparence, selon les deux associations. Il prévoit de dissocier les frais salariaux liés à la fourniture de la prestation pharmaceutique de la part relative à la distribution (les prestations logistiques de la pharmacie).
Fin du subventionnement croisé
Le nouveau modèle conduit à un allègement des coûts, estiment les deux organisations. Alors que le tarif officinal augmente, la part relative à la distribution, qui est actuellement très élevée pour les médicaments onéreux, diminue. Cette réforme favorise donc la remise de génériques, moins chers, ce qui est synonyme d'économies.
Le directeur de Curafutura Pius Zängerle, cité dans le communiqué, les évalue à plusieurs centaines de millions de francs.
Le nouveau modèle devrait aussi mettre fin au subventionnement croisé des médicaments à bas prix, dont la marge ne permettait pas jusqu'ici de couvrir les coûts, par les produits plus onéreux.
ats/gma