Face à la crise du Covid-19, les réponses ont avant tout été nationales, mais peu à peu s'est aussi mise en place une collaboration internationale, voire une entraide entre Etats voisins.
La Suisse a notamment gagné des points en permettant à 2000 citoyens européens de rentrer chez eux avec ses vols de rapatriement. Et l'hospitalisation de patients français en Suisse lui a valu des remerciements du président Macron lui-même.
Une opportunité pour la diplomatie suisse
Ignazio Cassis répète ainsi que cette crise pourrait être une opportunité pour la diplomatie suisse. De nouvelles solidarités sont nées dans l'épreuve et même l'Union européenne a adouci son discours.
A la question de savoir si cette collaboration est positive pour les négociations concernant l'accord-cadre avec l'Union européenne, le ministre des Affaires étrangères estime que "toute chose qu'on fait en moment de crise, on s'en rappelle".
Pour le conseiller fédéral, "l'aide qu'on reçoit en situation difficile est précieuse et a une valeur symbolique importante. Cela a été fait et je crois qu'on va s'en rappeler".
"Les gens ont découvert le goût de la liberté"
Concernant le dialogue avec l'Europe, le virus a permis un nouveau répit, car les préoccupations étaient ailleurs. Alors que Bruxelles menaçait la Suisse de retirer la reconnaissance des normes à l'industrie médicale au 26 mai, ce délai a finalement été repoussé d’un an.
Et si les tensions entre la Suisse et l'UE sont pour l'heure mises entre parenthèses, le prochain test est déjà programmé avec la votation sur l’initiative de limitation de l’UDC le 27 septembre prochain.
"On est dans une crise globale qui nécessite une réponse globale, réagit Ignazio Cassis. Tout seul, on est trop faible, on a besoin des autres." Pour le ministre, cela prouve qu'il faut conserver la libre circulation des personnes: "Les gens ont découvert le goût de la liberté durant cette crise. La libre circulation des personnes devient une nécessité psychologique. C'est dans cette direction que le peuple suisse va aller."
Un ministre discret durant la crise
Ignazio Cassis a beau être médecin et tessinois, il est resté très discret durant cette pandémie, en tant que ministre des Affaires étrangères. Il ne s'est que peu mis en scène et ne s'est présenté que deux fois devant la presse, beaucoup moins que ses camarades, le ministre de la Santé Alain Berset en tête.
A certaines critiques, le conseiller fédéral répond qu'au début, les priorités du Conseil fédéral ne concernaient pas la politique extérieure. Ce n'est qu'ensuite qu'il a pu intervenir, durant la phase de rapatriement des Suisses et le déblocage de marchandises depuis l'étranger.
Sujets TV: Darius Rochebin et Pierre Nebel
Adaptation web: Frédéric Boillat