En réponse à un appel de la Grèce, Berne s'est dite prête en janvier à accueillir des réfugiés mineurs non accompagnés ayant des liens familiaux en Suisse. En avril, le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) a approuvé 21 demandes d'accueil. Il a alors précisé que ce nombre n'était pas exhaustif et que les autorités grecques pourraient toujours faire part d'autres cas.
Samedi soir, ce sont vingt-trois enfants et adolescents qui sont arrivés, a indiqué le SEM dans un communiqué. Il s'agit de 18 garçons et 5 filles, âgés de 10 à 17 ans. A l'exception de deux Congolais, tous sont afghans.
Les mineurs devront effectuer une quarantaine de 14 jours pour éviter tout risque de propagation du coronavirus. Ils seront ensuite transférés dans le centre fédéral pour requérants d'asile le plus proche de la région où vit leur famille.
Après l’exécution de la procédure d’asile, ces enfants et adolescents seront confiés aux cantons. Ces derniers se chargeront de leur encadrement et de leur hébergement.
Appel à un accueil plus large
Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) s'est félicité dans un communiqué de cet accueil. Il appelle toutefois Berne à renforcer son engagement et à accepter également les jeunes sans famille. La Suisse pourrait par exemple participer à un programme de relocalisation et accueillir par ce biais d'autres requérants particulièrement vulnérables.
Les organisations signataires de l'appel "Evacuer maintenant", lancé à Pâques pour exhorter les autorités suisses à accueillir plus de requérants d'asile bloqués dans les camps grecs, se sont elles montrées plus virulentes. "L'accueil de 23 mineurs n'a rien d'un acte humanitaire", écrivent-elles dans un communiqué. C'est simplement une obligation de la Suisse en vertu des accords de Dublin qui prévoient le rassemblement familial.
Compte tenu de la tradition humanitaire de la Suisse, des ressources disponibles et des conditions en Grèce, ce petit nombre d’enfants accueillis est honteux, s'insurgent-elles. Berne doit offrir une protection à toutes les personnes particulièrement menacées par le Covid-19. Une évacuation des camps grecs est d'autant plus nécessaire que ceux-ci ne sont pas prêts à faire face à la pandémie.
Près de 40'000 personnes sont entassées dans des camps surpeuplés sur les îles grecques proches de la Turquie. Parmi elles, se trouvent quelque 5000 mineurs non accompagnés.
ats/ther