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NE: les frontaliers ne créent pas de chômage

Bernard Soguel fait désormais lui aussi l'objet d'accusations.
Le conseiller d'Etat neuchâtelois Bernard Soguel
Il n'y a pas de corrélation évidente entre le taux de chômage et le nombre de travailleurs frontaliers, estime le Conseil d'Etat neuchâtelois, après une analyse de la situation de l'emploi dans le canton.

Le nombre de travailleurs frontaliers a passé de 3200 à 6700 en
2006, a indiqué le conseiller d'Etat Bernard Soguel. Simultanément,
selon lui, le chômage a régressé l'an dernier deux fois plus vite
que sur le Littoral, dans les deux districts des Montagnes
neuchâteloises où se concentre la main d'oeuvre frontalière.

Pas de lien

Il n'y a donc pas de relation claire de cause à effet entre le
nombre de travailleurs frontaliers et celui des chômeurs, a conclu
Bernard Soguel. Selon lui, le district de La Chaux-de-Fonds compte
2800 travailleurs frontaliers et celui du Locle 2200. Plus de 74%
des frontaliers sont ainsi employés dans les Montagnes.



Selon le conseiller d'Etat, la plupart d'entre eux occupent dans
l'horlogerie des emplois que la seule main d'oeuvre formée dans le
canton ne suffit pas à pourvoir. Il n'en reste pas moins que les
frontaliers occupent 29,3% des emplois dans le district du Locle et
14,0% dans celui de La Chaux-de-Fonds.

Davantage de places vacantes

Malgré ces taux élevés, Bernard Soguel réfute la mise en
relation avec le taux de chômage de 3,6% au Locle et de 4,6% à la
Chaux-de-Fonds, en recul respectivement de 1% et de 0,9% par
rapport à l'année précédente. Selon le conseiller d'Etat, le nombre
de places vacantes a progressé en proportion du recul du
chômage.



Cette observation constitue une indication supplémentaire qu'il
n'y a pas de corrélation entre chômage et travailleurs frontaliers.
S'il n'y avait pas de travailleurs frontaliers, l'Etat et les
entreprises devraient fournir un effort supplémentaire en matière
de formation, a ajouté le conseiller d'Etat.

Pas d'infraction

En outre, le nombre de travailleurs de l'Union européenne (UE)
liés par les accords sur la libre circulation a augmenté d'un tiers
en 2006. Les entreprises neuchâteloises ont embauché ainsi plus de
3200 personnes pour un contrat inférieur à 90 jours.



Ce type d'autorisation n'a donné lieu à aucun constat
d'infraction. Des dénonciations ont en revanche été pratiquées en
ce qui concerne des travailleurs détachés (vois
ci-contre).



ats/ruc

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Libre circulation réussie, selon B.Soguel

Trente et une entreprises de l'UE employant des travailleurs détachés ont fait l'objet de dénonciations pénales ou administratives.

Une entreprise sur cinq en moyenne n'était pas en règle, pour un total de 571 travailleurs détachés, dont le nombre a reculé de 39% par rapport à 2005.

Quelque 39 travailleurs étrangers indépendants ont également fait l'objet d'une dénonciation, soit le 31% du total des indépendants recensés dans le canton en provenance de l'UE.

Selon Bernard Soguel, les accords sur la libre circulation des personnes sont globalement un exemple réussi d'ouverture de la Suisse à l'UE.

Réponse à l'inquiétude

Une conférence de presse sur la situation de l'emploi dans le canton de Neuchâtel va être organisée à l'avenir deux fois par année, a encore indiqué le conseiller d'Etat.

Elle aura pour but de répondre à l'inquiétude de la population par rapport à la libre circulation des personnes et à l'emploi frontalier.