En 2002, le Département fédéral de l'énergie et l'Association
des importateurs suisses d'automobiles (auto-suisse) ont fixé comme
objectif une baisse moyenne de la consommation de carburant des
voitures neuves de 3% par année.
Or, la consommation moyenne n'a diminué que de 0,65% en 2006 pour
atteindre 7,62 l/100 km. Ce chiffre dépasse de plus de 10%
l'objectif intermédiaire de 6,9 l/100 km. Le but pour 2008 (6,4
l/100 km) sera dès lors difficilement réalisable.
Toujours plus gros...
Cet échec est principalement dû au succès des voitures lourdes.
Le poids moyen à vide des voitures neuves a augmenté l'an dernier
de 13 kg à 1,491 tonne. Depuis 1990, il s'agit d'une hausse de 291
kg.
Les Suisses demandent des véhicules toujours plus volumineux, plus
sûrs, plus confortables et plus performants. Cette évolution réduit
à néant le gain d'efficacité obtenu grâce aux améliorations
techniques (une voiture d'une tonne ne consomme plus que 5,11 l/100
km aujourd'hui contre plus de 7,5 l/100 km en 1990).
Taxe sur le CO2?
Des mesures supplémentaires sont donc nécessaires. La commission
de l'énergie du Conseil des Etats se penche actuellement sur
l'introduction d'un système de bonus/malus visant à récompenser
financièrement l'acquisition de véhicules plus écologiques. Le prix
étant un critère important lors de l'achat, ce système pourrait
avoir un effet incitatif élevé.
Le Conseil fédéral pourrait aussi instaurer une taxe sur le CO2
frappant les carburants, si le système du centime climatique
introduit en octobre 2005 pour l'essence et le diesel ne produit
pas les effets escomptés.
Les milieux économiques doivent prouver avant l'été s'ils peuvent
atteindre leurs objectifs. Enfin, de nouveaux buts et de nouvelles
prescriptions pour l'admission des véhicules sont actuellement
examinés et pourraient entrer en vigueur dès 2009.
ats/boi
Peu de voitures "vertes"
Pour le reste, 269'421 véhicules neufs ont été admis en Suisse en 2006.
Parmi eux figurent 2159 voitures hybrides et 1090 véhicules monovalents et bivalents fonctionnant au gaz naturel.
La part des diesels s'élevait à 29,7%, contre 28,8% un an plus tôt.
La part moyenne des émissions de CO2 (187 grammes par kilomètre) a quant à elle légèrement diminué, de 2 g/km.
Vive réaction du WWF
Pour la 11e fois, les importateurs n'ont pas tenu leurs promesses, a immédiatement dénoncé le WWF. La Confédération "se laisse mener par le bout du nez", a ajouté l'organisation qui exige de renoncer immédiatement à l'accord avec les importateurs.
Le WWF propose que le Conseil fédéral limite les importations de voitures particulièrement polluantes et introduise un système de licences vendues aux enchères. Celui qui veut s'acheter un véhicule polluant devra acheter une licence dont le prix augmentera avec la demande.