Les volutes sont désormais totalement bannies des bars, cafés,
restaurants, discothèques, night-clubs, cantines d'hôpitaux et
d'entreprises du Tessin. Les contrevenants à l'interdiction,
clients et gérants d'établissements, risqueront des amendes
oscillant entre 50 et 10'000 francs.
Fumeurs encore tolérés
Les fumeurs tessinois ne sont toutefois pas entièrement
marginalisés. Ils pourront continuer à s'en griller une sur les
terrasses ou dans les jardins des établissements publics. Autrement
dit, en des lieux ouverts.
Trois cafés sur 2700 offriront aussi un local pour fumeurs, sur la
base d'une autorisation de l'Office cantonal des permis. «Nous
devons encore examiner sept à huit autres requêtes», précise
Claudio Portavecchia, chef de l'Office en question. Il faut
toutefois constater que la possibilité de créer des fumoirs n'a pas
eu grande prise parmi les restaurateurs tessinois en raison des
investissements financiers nécessaires.
«Pionnier absolu»
Cette interdiction de fumer ne concerne pas seulement bars et
restaurants. Elle s'étend à tous les lieux publics fermés d'usage
collectif. Ce faisant, «le Tessin a pris exemple sur l'Italie
voisine où l'interdiction de fumer dans les lieux publics est
généralisée et très bien perçue», explique Antoine Casablanca, de
l'Office cantonal de la promotion et l'évaluation sanitaire.
«En Suisse, le Tessin est par contre pionnier absolu en la
matière». Dans ce canton, l'interdiction de fumer dans les lieux
publics a fait l'objet d'une votation populaire. Huit Tessinois sur
dix l'ont appuyée en mars 2006, les tenanciers ayant eu une année
pour l'appliquer.
Ailleurs en Suisse, la question est aussi d'actualité. A Soleure,
une interdiction globale dans les lieux publics entrera en vigueur
dans deux ans. A Berne et en Valais, des projets de loi restrictifs
sont en consultation. Le processus est moins avancé dans des
cantons comme Genève, Vaud, Neuchâtel ou Fribourg. Mais là aussi
des initiatives populaires contre la fumée passive ont été lancées
récemment.
A l'échelle nationale aussi, la tendance est claire. Une
initiative parlementaire prévoit de modifier la loi sur le travail.
Et d'ici un à deux ans, tous les lieux qui emploient du personnel
pourraient être déclarés non-fumeurs. Selon les sondages réguliers
des autorités de santé publique, la population appuie du reste
majoritairement ces interdictions de la fumée.
swissinfo/cab
La situation internationale
En France, il est interdit de fumer dans les lieux publics depuis février. Cafés, restaurants et discothèques ont jusqu'à début 2008 pour appliquer la mesure.
En Italie, tous les lieux publics sont non-fumeurs depuis janvier 2005.
En Irlande, l'interdiction de fumer dans les lieux publics et de travail est appliquée depuis mars 2004.
En Espagne, l'interdiction touche les restaurant depuis 2006, mais les établissements de moins de 100 m2 ne sont pas concernés.
En Grande-Bretagne, tous les lieux publics et de travail seront sans fumée dès juillet.
En Suède, les établissements publics sont non-fumeurs depuis 2005.
En Belgique, cette mesure est effective depuis janvier.
En Hollande, la cigarette est interdite sur les lieux de travail depuis 2004.
En Norvège, tous les lieux publics sont non-fumeurs depuis 2004 également.
Au Danemark, la cigarette est bannie dans les espaces publics de plus de 100 m2 depuis avril.
A l'échelle de l'Union européenne, la commission a publié fin janvier un livre vert sur l'interdiction de fumer. Il pourrait se traduire par une législation applicable aux 27 pays-membres d'ici 2008.