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Ouverture du procès de Dogu Perinçek

Perinçek sera-t-il le 1er négationniste turc à être condamné ?
Dogu Perincek à son arrivée, mardi matin, au Palais de Justice
Le procès de Dogu Perinçek, qui s'est ouvert mardi à Lausanne, est entré immmédiatement dans le vif du sujet. Le nationaliste turc a nié à nouveau le génocide arménien alors que les autres parties ont cherché à montrer la réalité de la tragédie.

Dogu Perinçek, 65 ans, a répété ses thèses connues: il y a eu
des «massacres réciproques» en 1915, mais pas de volonté de la part
des Turcs d'éradiquer la population arménienne. Toutes les
atrocités commises trouvent leur origine dans la Première Guerre
mondiale.



Pour le chef du Parti des travailleurs turcs, les grandes
puissances de l'époque, Londres en particulier, sont à l'origine de
cette «propagande». Celle-ci est utilisée aujourd'hui par les Etats
Unis contre la Turquie.

De la propagande

Tous les documents produits en général pour confirmer la thèse
du génocide sont en fait des «faux». Les services secrets
britanniques de l'époque en sont les auteurs, affirme Dogu
Perinçek. Même les procès contre les Turcs responsables des
déportations d'Arméniens ont été «orchestrés», selon lui.



Pour confirmer ses dires, l'historien américain Justin McCarthy a
été cité comme témoin. A ses yeux, il n'y a pas eu de génocide
arménien, surtout si l'on se réfère à Hitler dès que l'on emploie
le mot génocide. «Tout est très compliqué dans cette période»,
selon l'historien qui juge imprécise la définition donnée par l'ONU
du concept de génocide.

La défense de l'Association
Suisse-Arménie (ASA), qui est partie civile, a cherché pour sa part
à montrer que systématiquement les affirmations faisant état d'un
génocide étaient déconsidérées par la partie adverse, sous
n'importe quel prétexte.



En sortant du tribunal lors de la pause de midi, Dogu Perinçek a
été applaudi par quelque 150 sympathisants. Il a ensuite donné
plusieurs interviews, en particulier aux médias turcs présents.

Le procès se poursuivra jeudi. Dogu Perinçek est renvoyé devant
la justice pour avoir déclaré à Lausanne notamment que le génocide
arménien était «un mensonge international».



ats/ant

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Norme pénale

La norme pénale antiraciste a été approuvée à 54,7% des voix lors d'une votation populaire en 1994.

Depuis le 1er janvier 1995, l'article 261bis CP interdit la discrimination et l'atteinte à la dignité d'une personne ou d'un groupe de personnes en raison de leur appartenance raciale, ethnique ou religieuse.

L'article rend notamment punissable le négationnisme.

Rappel des faits

Dogu Perincek, président du Parti des travailleurs turc, doit répondre d'atteinte à la norme pénale antiraciste.

En été 2005, il avait prononcé des discours dans les cantons de Vaud, Zurich et Berne sur la question arménienne et déclaré que le génocide arménien de 1915 était un «massacre».

En Suisse, le Conseil national et le parlement vaudois ont reconnu le génocide arménien, ce qui a provoqué des tensions diplomatiques entre la Suisse et la Turquie.