Le gouvernement veut réduire l'effectif des engagements de
l'armée en service d'appui en faveur des autorités civiles. Il
profite du fait que la législation actuelle arrive à échéance à la
fin de l'année pour proposer au Parlement un projet pragmatique
basé sur les expériences accumulées et concerté avec les cantons,
ont dit lundi devant la presse Samuel Schmid et la conseillère
d'Etat saint-galloise Karine Keller-Sutter.
De 1090 à 245 spécialistes
D'une manière générale, un maximum de 245 spécialistes de la
sécurité militaire pourront encore être engagés dès 2012, contre
1090 aujourd'hui. La protection des ambassades subit la plus grande
réduction, de 800 à 125. Un délai de transition de deux ans, avec
600 militaires, est prévu. Le soutien au corps des gardes-frontière
passera de 200 à 100 spécialistes, plus 100 autres durant l'Euro
08. Il restera enfin 20 militaires spécialisés à disposition de la
sécurité aérienne civile, contre 90 actuellement, a précisé le
ministre de la défense.
La mission ne change pas: demain comme hier, l'armée complète les
besoins des autorités civiles en matière de sécurité, a rappelé
Samuel Schmid. Son rôle doit toutefois rester subsidiaire. Il
s'agit aussi de répondre aux nombreuses critiques qui ont visé la
surveillance des ambassades par des soldats de milice, voire des
recrues, mal préparées.
La qualité vaut mieux que la quantité
Augmenter la qualité du personnel permet d'en réduire la
quantité. En supprimant certains doublons et si les postes sont
occupés par des spécialistes de la sécurité militaire, on peut
diminuer de moitié le personnel en maintenant le niveau de sécurité
actuel, ont assuré le conseiller fédéral et la conseillère d'Etat
représentant la Conférence des directeurs cantonaux de justice et
police.
Le système a aussi été adapté. De contrôles stationnaires, on
passe à des contrôles mixtes, mobiles et stationnaires, a précisé
Karine Keller-Sutter. Dans l'idéal, les militaires ne devraient
plus être là pour assurer le courant normal qui doit être pris en
charge par des civils mieux formés. Mais en cas de situation
extraordinaire, on doit toujours pouvoir faire appel à eux à court
terme. Il coûterait en effet trop cher aux cantons d'entretenir une
réserve de policiers, a ajouté la St-Galloise.
ats/sun
Huit millions d'économies
Financièrement, la réduction de l'engagement de l'armée en faveur des autorités civiles permettra à la Confédération d'économiser quelque 8 millions de francs par an.
Cela malgré une augmentation de 80% à 90% du taux d'indemnisation des cantons pour la garde d'ambassades, comme le propose parallèlement le Conseil fédéral au Parlement. Cette hausse représente quelque 12 millions de francs
Une plateforme de coordination
Pour que l'engagement de militaires spécialisés soit efficace et rapide, l'armée doit être associée très en amont aux cantons.
D'où l'institutionnalisation de la plateforme entre cantons, villes hôtes d'ambassades et Confédération qui réunit des politiques et des spécialistes. Cette plateforme devient permanente.
Elle permet davantage d'imbrication entre Confédération et cantons, ce qui renforce la capacité de réaction quand des événements surviennent, a souligné Samuel Schmid.
C'est par elle que les cantons passent pour demander au Conseil fédéral un appui de l'armée. Une procédure unifiée a été mise en place, a précisé Karine Keller-Sutter.