Avec la révision de l'ordonnance sur l'organisation de l'armée,
la priorité ira aux engagements de sécurité sectorielle et à
l'appui aux autorités civiles au détriment de la défense classique
du territoire. Les formations mécanisées et lourdes devraient être
réduites et le nombre des bataillons d'infanterie augmenté.
UDC et Verts contre
Faute d'avoir pu imposer leurs vues, la gauche et l'UDC avaient
uni leurs voix en octobre pour faire capoter le projet. La droite
isolationniste s'est désormais retrouvée seule avec les Verts pour
dénoncer le «compromis» trouvé entre-temps. Les propositions de ne
pas entrer en matière et de renvoyer le dossier au Conseil fédéral
ont été balayées.
Cette réforme éloigne l'armée de sa mission de défense du
territoire et de sa nature de milice, a critiqué en vain Theophil
Pfister (UDC/SG). Et de reprocher au PRD et au PDC de s'être
entendus avec le PS pour faire passer le projet.
Réorganisation "réactionnaire" dénoncée
Josef Lang (Verts/ZG) a jugé que la réorganisation est même
devenue plus réactionnaire, s'en prenant à la principale concession
faite aux tenants d'une défense traditionnelle et qui porte sur une
réduction du nombre de bataillons de chars de 8 à 6, et non plus à
4. Ce point ne figure pas formellement dans l'ordonnance.
Le National a rejeté les propositions de la gauche (4 bataillons)
et de l'UDC (6 bataillons) de l'y faire apparaître. L'envoi de
soldats à l'étranger, qui hérisse le poil de la droite
isolationniste et des Verts, est l'autre point contesté ne figurant
pas explicitement dans l'ordonnance. Le National s'est sur ce sujet
distancié du compromis présenté devant le Conseil des Etats.
Manque de personnel
Dans une motion adoptée mercredi dernier par 83 voix contre 63,
il a demandé au Conseil fédéral de mettre au moins 500 militaires à
disposition d'ici 2010. En février, Samuel Schmid avait indiqué
qu'il n'était plus question de doubler les effectifs à 500, vu le
manque de personnel dans les rangs des militaires
professionnels.
Le National a aussi accepté la semaine dernière une initiative
parlementaire du groupe radical-libéral visant à faire passer de 15
à 30% la part annuelle maximale de recrues en service long, ce qui
représenterait à l'avenir entre 5000 et 6000 recrues par an. Cela
permettra de réduire les effectifs de l'armée, s'est réjouie
Barbara Haering (PS/ZH).
ats/hof
Le dossier retourne au Conseil des Etats
Depuis les débats de l'automne dernier à Flims, dans les Grisons, sur ce dossier, des garanties ont pu être apportées sur d'autres points qui avaient alors été critiqués.
Le recours à l'armée pour des tâches policières de sécurité intérieure devrait à l'avenir être limité.
Selon le projet présenté en matinée par Samuel Schmid, un maximum de 245 spécialistes de la sécurité militaire pourront encore être engagés dès 2012, contre 1090 aujourd'hui.
Des assurances ont également été données à propos des lacunes constatées dans la formation des militaires.
Dès cette année, les cadres de milice interviendront plus tôt dans l'instruction des recrues, ce qui délestera un peu les militaires professionnels.
Ces derniers devraient en outre voir leur situation salariale et sociale s'améliorer.
Le dossier retourne au Conseil des Etats pour deux divergences. Le National a biffé la disposition autorisant le gouvernement, en cas d'extrême nécessité, à s'éloigner de la réorganisation des états-majors et brigades prévue sans que le Parlement se prononce.
La majorité bourgeoise a également tenu à préciser que l'armée accomplissait les missions fixées dans la Constitution et la loi.