Jusqu'ici, les chambres ont été incapables de se mettre d'accord sur un projet permettant de tordre le cou à cette initiative, trop radicale pour certains.
Mais depuis, une importante organisation, la Fédération des industries alimentaires (FIAL) a changé de camp. Elle soutenait au départ le projet dit "light", voulu par le Conseil des Etats et le Conseil fédéral, peu contraignant pour les multinationales, qui doivent rendre un rapport annuel sur les droits humains et environnementaux.
Elle a finalement choisi récemment le camp de ceux qui optent pour une version plus dure, proposée par le Conseil national et proche du texte de l'initiative, rejoignant ainsi l'association de l'industrie textile ou les grands distributeurs.
Mouture-alibi?
Lorenz Hirt, directeur de la FIAL explique ce soudain soutien. "Nous espérons un retrait de l’initiative et éviter une campagne de votation éprouvante et insatisfaisante pour tout le monde. Cette initiative va trop loin, même si elle concerne des thématiques que nous comprenons", indique-t-il.
Les initiants se satisferaient de la mouture du National, mais pas de celle des Etats, qualifiée d'alibi. Pour les élus interrogés, les fronts sont toutefois figés. Ce serait donc toujours la version "light" des sénateurs qui aurait la cote.
"Au point mort"
"Les fronts restent inconciliables. Le Conseil des Etats a une position très claire depuis le début, celle de ne pas entrer en matière sur une étendue de la responsabilité des multinationales suisses à l'étranger. On est au point mort et ça m'inquiète un peu par rapport à la session de juin", livre Sidney Kamerzin, conseiller national PDC.
Faute d'accord d’ici la fin de la session le 20 juin, l'initiative sur les multinationales serait soumise au peuple, en principe en novembre, sans contre-projet à faire valoir dans la balance. Un risque non négligeable pour ceux qui jugent cette initiative radicale.
Marie Giovanola/gma