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Une fondation suisse pour aider financièrement l'OMS à long terme

Le bâtiment de l'OMS à Genève. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Une fondation suisse pour aider financièrement l'OMS à long terme / Le Journal horaire / 20 sec. / le 27 mai 2020
Une entité suisse, la Fondation de l'OMS, veut aider à long terme l'institution avec des fonds privés et de citoyens du monde entier. Lancée mercredi à Genève, elle est pilotée par l'ex-chef de l'OFSP Thomas Zeltner qui exclut une substitution aux coupes américaines.

"Nous compléterons le financement de l'OMS. Nous ne pensons pas que nous remplacerons ce que les Etats membres et d'autres donateurs font", dit-il dans un entretien à Keystone-ATS. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) "a besoin du soutien politique et financier de ses membres", explique-t-il.

Selon lui, tout problème sur cette question doit être discuté par l'institution et les Etats, pas par son entité qui souhaite attirer les fonds d'acteurs que l'organisation ne cible pas habituellement, comme les citoyens. Pour autant, la fondation souhaite pouvoir alimenter les efforts de l'OMS avec un milliard de dollars (970 millions de francs) "dans les 3 à 4 prochaines années".

A titre de comparaison, la contribution américaine s'établit à environ 535 millions de francs sur deux ans. Le président américain Donald Trump avait annoncé en avril suspendre pour deux mois l'enveloppe de son pays à l'institution avant de menacer il y a dix jours de la couper totalement.

Washington accuse l'OMS et son chef Tedros Adhanom Ghebreyesus d'avoir mal piloté la réponse internationale à la pandémie et d'être trop proche de Pékin. Interrogé sur le scénario d'une compensation des coupes d'Etats membres, M. Tedros a dit à la presse que la Fondation "n'a rien à voir avec les problèmes récents de financement".

Centaines de millions de francs

La plupart de l'enveloppe de l'organisation "vient d'un nombre limité" d'acteurs, a-t-il admis en considérant que la nouvelle entité apporterait une aide "additionnelle" et surtout flexible contrairement à 80% des fonds actuels.

La pandémie "a montré que nous avons besoin" d'une organisation "forte" qui pilote les efforts internationaux, estime de son côté l'ex-chef de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Il ajoute aussi que la réponse des autorités en Suisse a été "plutôt bonne".

Avant même les annonces américaines, la pandémie avait accéléré les efforts pour attirer de l'argent du secteur privé et des citoyens. Un Fonds de réponse solidaire, lancé par l'OMS et une fondation suisse, a attiré plus de 210 millions de dollars en deux mois et demi.

"Un succès" pour ce "précurseur" de la fondation face à l'"urgence" de la situation, explique Thomas Zeltner qui dit avoir été associé aux discussions avec l'organisation sur ce dispositif. C'est "assez similaire à ce que nous tentons d'atteindre", dit-il en ajoutant que la Fondation de l'OMS reprendra là où le Fonds était actif, notamment sur un soutien à un futur vaccin ou de futurs médicaments contre le coronavirus.

Il "faudra au moins deux ans pour surmonter la crise", estime-t-il. Mais cette nouvelle entité, pensée "bien avant" celle-ci, souhaite oeuvrer "sur le long terme" et ne pas se limiter à la réponse contre la pandémie, même si Thomas Zeltner admet que "le moment est adapté". Indépendante, la Fondation de l'OMS avait été annoncée lors de l'Assemblée mondiale de la santé en 2019.

ats/ebz

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Les objectifs de la Fondation

Indépendante, la Fondation de l'OMS avait été annoncée lors de l'Assemblée mondiale de la santé en 2019.

La Fondation de l'OMS souhaite surtout aider l'organisation à atteindre ses objectifs de protection contre les situations sanitaires d'urgence, de couverture santé et d'une amélioration sur une dizaine de questions de santé pour un milliard de personnes d'ici 2023.

Son soutien portera sur des questions qui vont de la santé mentale aux Objectifs de développement durable (ODD) en passant par la santé des migrants.