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"La viticulture doit utiliser cette crise pour tenter des choses plus radicales"

Noémie Graff, vigneronne vaudoise  (vidéo)
Noémie Graff, vigneronne du domaine le Satyre à Begnins (vidéo) / La Matinale / 9 min. / le 29 mai 2020
Si les conditions météorologiques ont permis aux vignes de fleurir avec près de deux semaines d'avance, la pandémie de coronavirus aura toutefois durement touché le secteur. Loin d'être fataliste, la vigneronne vaudoise Noémie Graff veut y voir une opportunité pour transformer de manière plus radicale sa profession.

Comme dans de nombreux secteurs, le coronavirus et les mesures de lutte prises à son encontre ont fait craindre au monde viticole de très sérieuses répercussions. Dans les premières semaines de la pandémie, l'incertitude était grande, comme le rappelle Noémie Graff:

"Notre angoisse, au début de cette pandémie, était de ne pas avoir la possibilité de trouver les personnes qui allaient réaliser le travail des effeuilles, qui concerne d'abord les bourgeonnements, le choix des bois qui vont porter du raisin, puis la sélection des feuilles (...) nous avons l'habitude de travailler avec des professionnels de la question. C'est un travail long et pénible à réaliser et les premières semaines, nous ne savions pas si nous allions pouvoir compter sur nos équipes habituelles".

La situation s'est heureusement améliorée depuis et le travail dans les vignes bat son plein, mais certains problèmes persistent.

La suspension des festivals devrait peser

Car si le travail est désormais possible dans les vignes, l'écoulement devrait être plus difficile cette année, notamment à cause de l'annulation des festivals qui devaient avoir lieu cet été:

"Nous avons d'abord dû encaisser le choc de la fermeture de la restauration et même si cela a maintenant pu rouvrir, nous avons encore la disparition des festivals (...) le vin se boit en communauté, avec des amis, la famille, en période festive, et donc lors de tous ces événements où les gens se retrouvent et, d'une certaine façon, communient avec nos boissons."

"Tenter des choses plus radicales"

Mais la vigneronne vaudoise ne veut pas voir ici que des désavantages. Selon elle, cette période inédite pourrait permettre des changements plus radicaux:

"On parle sans cesse de transition énergétique et écologique. C'est quelque chose qui est déjà fortement engagé au sein de ma profession, les surfaces bio ont fortement augmenté, l'agriculture biodynamique aussi mais nous pourrions aller plus loin encore (...) peut-être en mettant en place des mesures sociales pour nos travailleurs ou en trouvant enfin un statut pour le conjoint, qui est souvent une conjointe, des exploitants agricoles."

>> Revoir le reportage de Mise au point; :

Agriculture
Agriculture / Mise au point / 13 min. / le 10 mai 2020

Propos recueillis par David Berger

Adapation web: ther

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