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Armes à domicile: le National dit oui

Le National a maintenu les armes d'ordonnance à domicile
Les soldats pourront toujours ramener leur arme à la maison
Les armes militaires ne seront pas bannies des foyers suisses. Ni l'évocation de récents drames familiaux ni les témoignages personnels n'ont infléchi le National jeudi: il a refusé par 96 voix contre 80 de supprimer cette tradition.

Le soutien apporté par une partie du PDC et du PRD n'a pas suffi
à faire passer l'amendement défendu par la gauche. Celle-ci
proposait d'inscrire dans la loi sur l'armée que l'arme
d'ordonnance ne fait pas partie de l'équipement personnel. Le camp
rose-vert a axé son argumentaire sur le principe "mieux vaut
prévenir que guérir".



Avoir une arme à la cave facilite le passage à l'acte, a affirmé
Boris Banga (PS/SO). Les armes militaires coûtent la vie à 300
personnes chaque année, a renchéri Chantal Galladé (PS/ZH) en
révélant que son père s'était suicidé avec son arme de service
quand elle avait onze ans. La Suisse compte quelque 2,2 millions
d'armes, dont 1,5 million distribuées par l'armée.

La droite au front

La proposition de la gauche ne résoudra pas le problème, car le
risque zéro n'existe pas, a répondu la droite. Il faut avant tout
miser sur la confiance et la responsabilité individuelle, a indiqué
Edi Engelberger (PRD/NW).



L'UDC, qui a brandi la menace d'un référendum au cas où cet
amendement était approuvé, a aussi insisté sur le sens de cette
tradition. Elle n'a rien de dépassé vu la menace terroriste, a fait
valoir Ulrich Schlüer (ZH). Garder les armes à l'arsenal en ferait
une cible privilégiée, selon lui.

Compromis refusé

Le compromis proposé par Hans Widmer (PS/LU) a aussi été
repoussé (101 voix contre 76). Les militaires auraient pu acquérir
leur arme personnelle dans une version civile à prix courant, soit
plus de 1000 francs pour un fusil d'assaut 90 au lieu des 100
francs demandés aujourd'hui par l'armée.



Les hommes pourront donc continuer de garder chez eux leur fusil
et pistolet militaires, y compris après avoir achevé leur service.
Dans ce cas-là, l'arme est modifiée de façon à ce qu'il ne soit
plus possible de tirer en rafale. Une disposition légale autorise
la confiscation de l'arme si sa conservation personnelle présente
un danger pour son propriétaire ou des tiers.



ats/boi

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Retour aux Etats

Le sujet reviendra sur le tapis au Conseil des Etats, qui doit éliminer les divergences entre les deux Chambres.

La Chambre des cantons doit aussi se pencher sur une motion d'Anita Fetz visant à empêcher que la munition militaire soit conservée à domicile.

Le signal donné jeudi risque toutefois de peser lourd, la commission préparatoire ayant décrété vouloir d'abord attendre le verdict du National avant de se déterminer sur le texte de la socialiste bâloise.

Fin de la révision au National

Le National a désormais achevé l'examen de la révision de la loi sur les armes, adoptée lors du vote d'ensemble par 148 voix contre 20 issues avant tout des Verts.

Afin de limiter les abus, le projet inclut notamment un régime plus sévère pour le commerce entre particuliers ou en cas d'héritage.

Il interdit en outre le "port abusif" d'objets dangereux pouvant servir d'arme, en particulier lors de manifestations, comme les battes de base-ball, les tuyaux métalliques et autres chaînes de vélo.

Toutes les tentatives de la gauche de serrer davantage la vis et de garantir un contrôle strict de toutes les armes ont échoué.