«La médecine générale est le parent pauvre de la formation
médicale», a expliqué jeudi le conseiller d'Etat Pierre-Yves
Maillard.
Les médecins sont formés dans des hôpitaux universitaires qui
ont développé des spécialisations poussées. «Cela a un effet
d'entraînement sur les choix des jeunes médecins».
Pénurie dans le Chablais
Résultat: les étudiants délaissent la médecine générale au
profit de la cardiologie, de la radiologie ou de l'une des 40
spécialisations FMH. Une situation délicate, qui risque de
provoquer, à terme, une pénurie de médecins de premier recours,
tout particulièrement dans les régions périphériques.
Pierre-Yves Maillard cite l'exemple du Chablais où, vu la
raréfaction et l'âge des médecins, il a été décidé de suspendre le
service de garde de 20h00 à 08h00 dès octobre. «C'est l'une des
premières manifestations de la défaillance du système. Mais je
rassure la population: nous trouverons une solution pour assurer la
garde».
Un mois en cabinet privé
«La création du nouvel institut répond à un besoin exprimé il y
a de nombreuses années», a rappelé Dominique Arlettaz, recteur de
l'UNIL. L'IUMG, situé dans la Policlinique médicale universitaire
(PMU), comprendra un responsable de chaire (à 50%) et un médecin
associé (également à 50%) qui se concentrera sur la
recherche.
Des cours spécifiques seront proposés durant le cursus
universitaire et post-grade, qui durent respectivement six et cinq
ans. Ils permettront de renforcer la formation en médecine générale
des jeunes médecins. «Dès 2010, chaque étudiant passera un mois
dans un cabinet de praticien», a précisé Pierre-Yves
Maillard.
ats/het
Autres mesures
Le canton de Vaud a initié d'autres mesures pour encourager les étudiants dans la voie généraliste.
Huit médecins postgrades, c'est-à-dire qui ont terminé leurs six années de formation de base, sont aujourd'hui en stage dans des cabinets privés. Ce nombre pourrait grimper à 24 par an en 2008 et s'étendre à la pédiatrie.
Un projet «révolutionnaire» est en cours dans le Nord vaudois, a ajouté Pierre-Yves Maillard. Il vise à offrir aux omnipraticiens une formation mixte en milieu hospitalier, EMS et cabinet privé.
Il est également prévu de développer «une sorte d'office de placement» qui fasse le lien entre l'offre et la demande en formation postgrade sur tout le territoire romand.
Après Bâle, avant Zurich
Le budget de l'institut pour 2008 s'élèvera à 717'000 francs, dont 160'000 sont payés par la Faculté, 300'000 par la PMU et 257'000 par le CHUV.
Les universités de Bâle l'an dernier, et bientôt Zurich, se sont lancées dans une démarche similaire.