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Les opposants à la révision de l'AI au front

L'AI traîne une dette de plus de 10 milliards de francs
Les opposants veulent que davantage d'handicapés puissent travailler
Un comité, issu de la gauche, des syndicats et des organisations d'handicapés, a lancé vendredi à Berne la campagne contre la 5e révision de l'assurance invalidité (AI) soumise au peuple le 17 juin prochain.

Les opposants rejettent une révision qui "met la pression sur
les handicapés" sans leur ouvrir les portes du monde du travail.
"Si l'économie n'embauche pas plus de personnes handicapées, la 5e
révision de l'AI se résumera à du démantèlement social et à des
tracasseries pour les personnes touchées", a dénoncé le conseiller
national André Daguet (PS/BE), membre de la Coordination nationale
référendaire.

Des handicapés à intégrer

Or, les entreprises se montrent de moins en moins disposées à
conserver des personnes handicapées parmi leur personnel et encore
moins à en embaucher. "Selon une étude, au moins 8% des emplois
seraient adaptés aux personnes handicapées, qui n'en occupent que
0,8%", a relevé André Daguet.



"La bonne volonté des entreprises ne suffit manifestement plus",
a-t-il conclu. Sans obligation pour les employeurs, les 500
millions de francs prévus pour les mesures de réintégration ne
serviront à rien.

Tromperie dénoncée

"L'AI ne doit plus servir à financer l'exclusion, mais devenir
un outil d'intégration", pour Peter Wehrli, directeur du Centre
pour la vie autonome à Zurich. Selon lui, il s'agit d'intégrer tous
les acteurs de la vie économique et sociale au processus
d'intégration des handicapés.



A titre d'exemple, il propose que le versement d'une rente AI
puisse être interrompu facilement, sans que le droit fondamental à
cette rente soit touché. "Cela encouragerait les personnes
concernées à reprendre le travail", a-t-il plaidé.



"Cette révision n'est rien d'autre qu'une tromperie", a lancé
Barbara Marti, secrétaire générale d'Agile "Entraide Suisse
Handicap". Selon elle, le projet fait croire au peuple que
davantage de personnes handicapées pourront s'insérer dans le monde
du travail, alors que les emplois appropriés ne leur seront pas
ouverts.



ap/cab

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L'AI en quelques chiffres

Dette de l'AI à fin 2006: 9,3 milliards de francs.

Intérêts: 221 millions.

Nouvelles rentes en 2006: 19'600 (un record de 28'200 a été enregistré en 2003).

Rentes en 2006: 257'200.

Assainissement de l'AI en échec

L'assainissement de l'assurance invalidité a provisoirement échoué le 20 mars devant le Conseil national, qui a refusé tant une hausse de la TVA que la contribution de la Confédération pour payer les intérêts de la dette de l'AI.

Pourtant, lors du débat, les partis ont souligné l'urgence d'agir face à une assurance qui perd chaque jour entre 4 et 5 millions de francs.

Pascal Couchepin a rappelé en vain que le besoin de nouvelles rentrées financières complète la 5e révision.

La TVA aurait rapporté 14 milliards Pour combler le déficit structurel de l'AI, la commission préparatoire proposait une hausse différenciée de la TVA pendant sept ans.

Une solution à laquelle s'est rallié Pascal Couchepin, lui qui proposait d'abord une augmentation des cotisations salariales de 0,1% couplée à une relèvement unique de la TVA.

Cette hausse aurait rapporté entre 1,4 et 2,2 milliards de francs par an, soit 14 milliards sur sept ans.