Modifié

Une initiative pour désarmer les Helvètes

L'arme doit-elle rester à l'arsenal ?
L'arme militaire est impliquée dans 300 décès par année
Après le refus du National jeudi de bannir les armes militaires des foyers, une vingtaine d'organisations se sont déjà réunies pour préparer une initiative populaire visant à désarmer les Helvètes, révèle "Le Matin dimanche".

Une vingtaine d'organisations, dont le Parti socialiste, les
Verts, le Groupement pour une Suisse sans armée ainsi que des
associations comme Stop Suicide, se sont retrouvées dès vendredi
pour élaborer un projet. Les opposants à l'arme militaire à la
maison sont aussi en discussion avec la Fédération des
fonctionnaires de police et le Parti évangélique.

Décision en mai

La décision définitive du lancement de la campagne est prévue
pour le 25 mai. Le conseiller national vert Josef Lanz, qui
siégeait au Grand Conseil zougois lorsqu'un forcené y a ouvert le
feu en 2001 (15 morts dont le tireur), explique au quotidien orange
que le comité veut des garanties, notamment sur la question
financière (150'000 francs nécessaires).



L'initiative populaire entend travailler sur 6 points: instaurer
la clause du besoin, fixer des catégories à part (policiers,
chasseurs, sportifs...), interdire certaines armes particulièrement
dangereuses (type fusil à pompe par exemple), rendre obligatoire le
dépôt des armes militaires à l'arsenal et leur restitution à la fin
des obligation de servir, créer un registre central (2,3 millions
d'armes sont en circulation en Suisse, dont 1,5 million distribuées
par l'armée) et enfin exiger un engagement international de la
Confédération pour limiter l'accès aux armes.

Une initiative mesurée

Pour la conseillère nationale Géraldine Savary (VD), cette
initiative "mesurée" est la seule solution pour éviter de nouvelles
tragédies familiales provoquées par des armes à domicile. La
socialiste rappelle que 300 personnes sont tuées chaque année par
des armes militaires, dont 260 lors de suicides.



Lors du débat au National, Christoph Blocher avait brandi d'autres
statistiques sur le nombres de victimes d'armes à feu. Selon ses
chiffres, on a recensé 12 victimes par million d'habitant en Suisse
en 2006, contre 15 aux Pays-Bas, 20 au Canada, 24 en Finlande et 56
aux Etats-Unis.



Swisstxt/ats/cab

Publié Modifié

La règle actuelle

La réglementation actuelle autorise les hommes à garder chez eux leur fusil et pistolet militaires, y compris après avoir achevé leur service.

Dans ce cas-là, l'arme est modifiée de façon à ce qu'il ne soit plus possible de tirer en rafale.

Une disposition légale permet la confiscation de l'arme si sa conservation personnelle présente un danger pour son propriétaire ou des tiers.

Loi sur les armes révisée

La Chambre du peuple a achevé le 23 mars l'examen de la révision de la loi sur les armes, adoptée lors du vote d'ensemble par 148 voix contre 20 issues avant tout des Verts.

Afin de limiter les abus, le projet inclut notamment un régime plus sévère pour le commerce entre particuliers ou en cas d'héritage.

Il interdit en outre le «port abusif» d'objets dangereux pouvant servir d'arme, en particulier lors de manifestations, comme les battes de base-ball, les tuyaux métalliques et autres chaînes de vélo.

Toutes les tentatives de la gauche de serrer davantage la vis et de garantir un contrôle strict de toutes les armes ont échoué.

Le Conseil des Etats devra à nouveau se pencher sur le sujet pour éliminer les divergences.