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Début de la troisième correction du Rhône

Les travaux sont prévus sur 8 ans et coûteront 120 millions de francs.
Les travaux sont prévus sur 8 ans et coûteront 120 millions de francs.
Les premiers travaux de la troisième correction du Rhône, qualifiée de chantier du siècle en Valais, ont débuté mardi à Viège. L'intervention sur un tronçon de huit kilomètres est considérée comme prioritaire. Au total, le chantier est devisé à 120 millions de francs.

La sécurisation de cette zone est importante: le Rhône longe le
site industriel chimique de Lonza. En cas de crue, les dégâts
potentiels sont estimés à deux milliards de francs, a communiqué mardi l'Etat du
Valais.

Les travaux, devisés à 120 millions de francs, sont prévus sur
une période de huit ans. Ce tronçon est représentatif de l'ensemble
de l'intervention sur le fleuve. Il permettra de voir en grandeur
nature à quoi ressemblera le Rhône de l'avenir et ses abords.



Si Viège est une zone prioritaire, Sierre, Sion, Fully et Monthey
le sont également. Les dégâts en cas de crue pourraient être
importants en raison de la proximité de sites industriels ou de
zone à forte densité de population. La mise à l'enquête du
réaménagement du fleuve dans la région de Sierre en avril 2008 a
fait monter aux barricades une partie du monde paysan.

Paysans mécontents

Le projet de 3e correction du Rhône prévoit, dans son ensemble,
un élargissement du lit du fleuve qui grignoterait des terres
agricoles. L'Association pour la défense du sol agricole (ASDA) a
mandaté des ingénieurs pour donner du poids à ses
revendications.



Ses doléances ont été relayées au Grand Conseil par le député UDC
Albert Pitteloud qui s'est fait l'avocat d'un approfondissement du
lit du fleuve plutôt que d'un élargissement. Les études demandées
par l'ASDA concluent qu'un creusement généralisé du fleuve serait
plus efficace et moins cher.



Le conseiller national Oskar Freysinger (UDC) a interpellé le
Conseil fédéral, demandant si un arbitrage entre les deux options
n'est pas à envisager. Dans sa réponse du début décembre, le
Conseil fédéral ne voit aucune nécessité d'études
supplémentaires.

Elargissement plutôt qu'abaissement

L'option de l'abaissement du lit du fleuve a été
systématiquement analysée à des stades antérieurs du projet. Elle
n'est pas satisfaisante, précise le gouvernement. L'élargissement
offre la meilleure protection contre les crues et une grande
flexibilité en cas d'adaptation future. Mais l'emprise sur les
terres agricoles, qui perdront 3,5% de leur surface dans la plaine
du Rhône, ne laisse pas le Conseil fédéral insensible.



Le gouvernement précise dans sa réponse que la Confédération
soutiendra financièrement les améliorations foncières qui
compenseront les pertes quantitatives de terres. Elle veillera à un
examen systématique des possibilités de compensation.



ats/mej

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160 km de fleuve concernés

La 3e correction du Rhône concerne la totalité du fleuve entre son glacier et le lac Léman, soit une distance de 160 kilomètres.

Les travaux s'étaleront sur plus de 20 ans et leur coût est estimé à quelque 1,5 milliard de francs.

La démarche se veut participative. Déjà appelée à donner son opinion, la population sera à l'avenir consultée deux à trois fois par année pour traiter de questions ponctuelles, locales ou régionales.