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Surveillée, vitale, la qualité de l'air conditionne notre futur

Sur les routes suisses, le trafic est quasiment revenu à la normale. Après un répit lié aux mesures de confinement, au plus fort de la crise du nouveau coronavirus, la question de la qualité de l’air se pose à nouveau.

Le 19h30 s'interroge, le temps d'une série spéciale, sur l'air que nous respirons, son impact sur notre santé et les mesures à prendre pour améliorer la qualité de cet "or invisible".

Morts prématurées

L'air en lien direct avec l'espérance de vie

La pollution de l'air est l’une des premières causes de mortalité dans le monde. Elle causerait chaque année 8,8 millions de morts prématurées dans le monde, davantage que le tabac (7,2 millions) ou le HIV (1 million).

En Suisse, la pollution à l’ozone et aux particules fines nous fait perdre en moyenne 1,5 année d’espérance de vie, selon les chiffres de la Société européenne de cardiologie. Cette perte d'espérance de vie est légèrement moins élevée qu'elle ne l'est dans les pays voisins: -1,6 an en France, -1,9 an en Italie, -2 ans en Autriche et -2,4 ans en Allemagne.

A l'aide de lois sévères, la situation peut toutefois être améliorée, comme c'est le cas en Australie, qui n'enregistre plus que 0,8 an de perte d'espérance de vie. Si les Etats-Unis se situent dans la même fourchette que les pays de l'UE, d'autres pays en revanche se situent parmi les mauvais élèves, comme la Chine (-4,1 ans) et le Tchad (-7,3 ans), sachant que la moyenne mondiale de -2,9 ans.

Episode 1

Particules fines toujours présentes

Si le confinement a permis une réelle amélioration de la qualité de l'air, elle n'aura été que très temporaire.

En Suisse, le bilan est contrasté. Les polluants liés au trafic - comme les oxydes d’azote - ont baissé pendant deux mois par rapport à une année normale, de -44% à Lausanne et -58% à Lugano. En France, Paris a enregistré une baisse de 70%.

Côté particules fines, les taux n'ont pas vraiment baissé, en raison de l’industrie et du chauffage. Le trafic est également producteur de ces nano-particules - de la taille du diamètre d'un cheveu coupé en 100 - résultant d'une combustion incomplète. Alors qu'elles sont mises en lien avec une augmentation des maladies chroniques pulmonaires et cardiologiques, conducteurs, cyclistes ou piétons y sont exposés de manière variable.

>> Le reportage du 19h30 à Lausanne, tourné à la fin de l'hiver, juste avant le confinement :

Sur les routes, le trafic est presque revenu à la normale. Après un répit lié aux mesures de confinement, la circulation repart.
Sur les routes, le trafic est presque revenu à la normale. Après un répit lié aux mesures de confinement, la circulation repart. / 19h30 / 4 min. / le 1 juin 2020

Episode 2

Le rôle des stations de mesures

Dans le canton de Genève, le nombre de stations de mesures a été presque divisé par deux depuis 2013. Des citoyens se mobilisent et demandent que le canton investisse davantage dans le suivi de la pollution.

Les critères de mesures - pollution de fond, ou valeurs relevées sur les trottoirs - diffèrent également selon les cantons ou villes, les recommandations de la Confédération en la matière étant souples.

>> Les explications du 19h30 :

Dans le canton de Genève la moitié des stations de mesures ont été supprimées. Des citoyens se mobilisent pour un meilleur suivi
Dans le canton de Genève la moitié des stations de mesures ont été supprimées. Des citoyens se mobilisent pour un meilleur suivi / 19h30 / 3 min. / le 2 juin 2020

Episode 3

Des cimenteries très polluantes

En Suisse, les cimenteries rejettent 4% des émissions totales d'oxydes d’azote. Ces gaz peuvent provoquer de graves irritations des poumons.

La Confédération veut abaisser leur valeur limite de pollution de plus de moitié.

"La fabrication du ciment est un processus très complexe. C'est un défi constant pour maîtriser les rejets polluants. Mais nous sommes absolument déterminés à respecter les normes", assure Stefan Vannoni, directeur de Cemsuisse.

Une industrie qui affiche sa volonté mais qui ne respecte pas toujours les normes. En 2018, selon le magazine Saldo, des cimenteries ont relâché des substances cancérigènes au-delà de ce qui est autorisé.

Mais l'an passé, la plupart des cimenteries suisses affirment avoir respecté toutes les valeurs limites de pollution.

>> Le reportage du 19h30 auprès des cimenteries :

Les cimenteries suisses s'engagent à baisser leurs émissions de gaz polluants
Les cimenteries suisses s'engagent à baisser leurs émissions de gaz polluants / 19h30 / 2 min. / le 3 juin 2020

Holcim souhaite apporter un correctif à la déclaration du reportage selon laquelle il n’a pas été possible de se procurer les données de l’usine d’Eclépens. Le magazine Saldo, cité comme source par la RTS, a reçu de la part de Holcim et du Canton de Vaud les mesures des émissions de 2017 et 2018 parfaitement conformes de la cimenterie d'Eclépens.