C’était sans doute l'une des grandes craintes au début du confinement. Dans quelle mesure, le fait de demander à la population de rester chez soi allait-il peser sur l’augmentation des violences conjugales ?
Le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres en a même fait un cheval de bataille au mois d’avril.
En Suisse toutefois, on ne constate aucune hausse notable des violences. Mais cette appréciation de la situation est à manipuler avec précaution.
Des suivis plus réguliers
Béatrice Cortellini, directrice de l’association pour l’Aide aux Victimes de Violences En Couples (AVVEC), constate qu’il n’y a pas eu d’accroissement de cas ces dernières semaines, mais que "l’association a été sollicitée par des femmes en situation de violence pour des suivis plus réguliers."
Même son de cloche du côté du centre d’accueil Malley-Prairie, à Lausanne. "Le confinement n’a pas favorisé une alternative à la violence, mais cela n’en fait pas pour autant une de ses causes", analyse la directrice Michèle Gigandet, qui rappelle également que le foyer a été beaucoup plus sollicité par des demandes par téléphone.
Légère recrudescence des dénonciations
Le site de prévention violencequefaire.ch a été consulté de nombreuses fois ces dernières semaines mais il est difficile de dire si cela peut être lié à un regain de violences domestique ou si c’est la conséquence d’une campagne de communication bien menée au début du semi-confinement.
En Suisse comme en France, on constate une légère recrudescence des dénonciations, même si ces dernières n’aboutissent pas à un dépôt de plainte. "D’habitude, les victimes n’osent pas téléphoner pour demander de l’aide, signaler un cas, mais pendant le confinement, les gens ont été solidaires, plus attentifs à ce qui se passait autour d’eux", analyse encore Béatrice Cortellini.
Guillaume Henchoz/RTSreligion
Et du côté des violences domestiques ?
Selon des sources concordantes, on ne constate pas non plus de hausse notable de la violence domestique, mais il faut encore attendre le retour à la normale afin de pouvoir se faire une idée plus précise de la situation: les violences touchant les enfants sont souvent signalées par le personnel scolaire, or le retour à l’école n’a été planifié que depuis peu.
Quelques semaines d’attente et d’observation seront nécessaires afin d’obtenir une vision plus claire de la situation.
Signaler un cas, poser une question
Pour signaler un cas, évoquer une situation ou tout simplement poser une question, les internautes peuvent se rendre sur le site www.violencequefaire.ch, qui apporte une aide et une écoute aux potentielles victimes d'abus.