Le Zurichois, arrêté début décembre à Chiang Mai alors que le
royaume célébrait le 79e anniversaire de Bhumibol, a été expulsé de
Thaïlande, ont indiqué les autorités.
Interrogé par l'ATS, le porte-parole du Département fédéral des
affaires étrangères Jean-Philippe Jeannerat a confirmé que les
autorités thaïlandaises avaient demandé à la Suisse de leur «prêter
son concours» pour le rapatriement du ressortissant helvétique. Le
retour devrait avoir lieu «dans les meilleurs délais», a-t-il
déclaré, sans plus de précisions.
Forfait filmé
Le ressortissant suisse, marié à une Thaïlandaise, avait été
filmé par des caméras de sécurité dans un état d'ébriété avancé en
train de taguer des portraits du souverain, dont l'image est
protégée par des lois extrêmement sévères.
Le 29 mars, le Zurichois, qui faisait l'objet de cinq accusations
graves de lèse-majesté et d'atteinte à la dignité du roi, avait été
condamné à 20 ans de réclusion. Comme il avait avoué, sa peine
avait été réduite de moitié.
Procès juste
Après le verdict, le DFAE avait noté que les tribunaux
thaïlandais appliquent les dispositions concernant les crimes de
lèse-majesté de manière «rigoureuse», mais que la procédure
concernant le Suisse avait été conforme au droit.
Le roi Bhumibol, qui a étudié à Lausanne, est le plus ancien
monarque en exercice dans le monde.
ats/cab
Un roi révéré
Le roi Bhumibol, connu aussi sous le nom de Rama IX, est un monarque constitutionnel qui n'a théoriquement aucun pouvoir.
Mais, dans les faits, il exerce une autorité morale et une influence considérable sur ses sujets.
L'image de Bhumibol, qui a vu passer une vingtaine de premiers ministres et de coups d'Etat en 60 ans de règne, est surveillée de près par le palais royal qui examine à la loupe les ouvrages et autres articles écrits sur lui, y compris à l'étranger.
Toute insulte est assimilée à un crime de lèse-majesté et peut être sévèrement punie.
Ex-premier ministre blanchi
Mardi déjà, le bureau du procureur général de Thaïlande, pays où l'armée a pris le pouvoir en septembre, avait décidé l'abandon de trois plaintes pour insulte au roi lancées contre le Premier ministre renversé Thaksin Shinawatra.
L'ancien dirigeant thaïlandais est actuellement réfugié à l'étranger.