"La taille européenne est plus adaptée que jamais" pour
affronter les grands défis de la globalisation, qu'il s'agisse
d'énergie, de pollution ou de sécurité, a déclaré José Manuel
Barroso à l'Université de Lausanne.
Le pays solitaire est "perdu" dans la course économique et son
influence politique est réduite à néant. La force de l'Europe
aujourd'hui, c'est d'avoir réalisé en cinquante ans "le rêve" d'une
union forte de 27 membres qui allie solidarité et "respect des
différences", a souligné José Manuel Barroso.
Suivre la raison
Le Portugais a appelé à rejeter "les chimères populistes" et
"les replis nationalistes" qui menacent à nouveau après les récents
échecs de la construction européenne. Face aux Etats-Unis, à la
Russie "plus affirmative", à l'Inde ou à la Chine, les leaders
politiques doivent avoir le courage de dire qu'il faut "utiliser la
dimension européenne".
Si certains d'entre eux ne font pas ce choix avec le coeur, "tous
doivent le faire avec la raison" autrement "ils subiront les
décisions prises par d'autres", selon le chef de l'exécutif
européen.
De facto impliquée
La Suisse est un peu
un village gaulois mais sans Romains
Jose
Manuel Barroso
Interrogé sur de telles
convictions par rapport à la Suisse qui ne veut pas rejoindre
l'Union européenne, J.Barroso a relevé qu'elle est "de facto plus
impliquée" économiquement dans l'UE que certains pays membres. La
Suisse "est aussi plus dépendante de l'Europe", a-t-il remarqué
avec le sourire.
"Mais nous ne faisons aucune pression" pour que la Suisse devienne
membre de l'Union européenne, "nous respectons pleinement ses
choix". Le président de la Commission estime même que la présence
de la Suisse réfractaire au coeur de l'Europe montre que l'UE n'est
"pas un empire impérialiste". La Suisse est un peu "un village
gaulois mais sans Romains qui veulent le conquérir".
ats/boi
Résoudre la question fiscale
Questionné à l'issue de son discours sur le différend entre la Suisse et la Commission européenne à propos de certains régimes fiscaux cantonaux, José Manuel Barroso a demandé à Berne de s'atteler à résoudre la question.
"Nous sommes dans le meilleur esprit, mais nous pensons effectivement que cela requiert aussi un effort de la part des autorités suisses".
"Je tiens à souligner les excellents rapports que nous avons avec les Suisses", a-t-il déclaré en mentionnant les référendums victorieux sur des enjeux européens.
"Nous espérons que nous allons trouver une solution", a-t-il conclu.
Visite à la Fondation Jean Monnet
Avant sa conférence, José Manuel Barroso a brièvement visité la Fondation Jean Monnet pour l'Europe qui a organisé l'événement en partenariat avec le Centre européen de la culture de Genève.
Il a félicité ces institutions pour leur travail sur l'Europe et rappelé "les moments importants" qu'il a lui-même passés en Suisse lorsqu'il y étudiait.
Le président de la Commission a salué la mémoire du professeur Henri Rieben, "le plus européen des Vaudois", qui a consacré sa vie à la construction européenne et à la Fondation.