Les adieux sont parfois difficiles pour Miro, un petit Zurichois qui passe trois jours pas semaine à la crèche. La mère, Caroline Bruttin, doit se rendre à l'Université de Zurich où elle travaille comme assistante.
Mais le contact n'est jamais vraiment rompu car dans cet établissement, chaque enfant est connecté à ses parents via une application. Après chaque activité, l'éducateur effectue un compte rendu auquel on peut accéder depuis un smartphone.
Chaque jour, Caroline Bruttin reçoit ainsi plusieurs informations qu'elle consulte durant sa pause de midi: "Avec ce rapport quotidien, je sais quelle activité mon fils a réalisée le matin, l'après-midi, s'il a dormi et combien de temps. Je sais s'il a eu ses 10 heures et ses 4 heures. Parfois, je reçois également des photos. Je trouve cela chouette de pouvoir ainsi me faire une idée de son quotidien à la crèche", explique la maman.
Imbrication des sphères privées et professionnelles
Pour Isabelle Collet, professeure en sciences de l’éducation de l'Université de Genève (UNIGE), ce genre d'applications peut toutefois s'avérer problématique: "Le problème d'une telle application, c'est que les parents vont avoir encore plus de mal à couper avec les enfants durant la journée, en particulier les mères. Et là, la sphère privée et la sphère professionnelle vont s'entremêler davantage."
Un avis que ne partage pourtant pas Tanja Küpfer, directrice de la crèche: "Avant, les parents nous appelaient tout le temps. Comment va mon enfant? A-t-il dormi? A-t-il mangé? Quelle quantité? Maintenant, ils n'ont plus besoin de nous appeler car ils sont au courant. Nous avons gagné beaucoup de temps et nos employés ne doivent plus passer leur journée au téléphone et ils peuvent se concentrer sur les enfants."
En Suisse alémanique, l'application a déjà séduit une quinzaine d'établissements. Elle pourrait s'exporter en Suisse romande dès cet été.
Reportage TV: Fanny Zürcher
Adaptation web: ther