Me Giorgio Campá et Me Florian Baier parlent dans leur requête, déposée le 27 mai dernier et disponible sur le site Justice pour Erwin Sperisen!, de graves violations des droits de l'Homme de leur client et d'une violation des principes fondamentaux de l'Etat de droit.
Leur premier grief est le non-respect de la présomption d'innocence. Erwin Sperisen a été condamné par la justice genevoise, puis par le Tribunal fédéral, comme complice d'un auteur principal qui a été acquitté en Autriche. Or, estiment les avocats, ce scénario est non seulement contradictoire mais bafoue également la présomption d’innocence.
Partialité des magistrats
Le deuxième grief est la partialité des magistrats. Que ce soit la présidente cantonale de la Cour d'appel, le procureur genevois chargé de l'instruction ou l'une des juges de Mon-Repos, tous, aux yeux des avocats, ont manqué à leur devoir d'impartialité.
"Saisie d'une demande de mise en liberté déposée par le Requérant (Erwin Sperisen, ndlr) suite à l'annulation de sa première condamnation, la juge précitée (la présidente de la Cour d’appel genevoise, ndlr) a rejeté la demande du Requérant au motif que le dossier contenait, malgré ladite annulation, des "charges suffisantes qui rendent la perspective d'une condamnation vraisemblable", donnent-ils en exemple.
Plaignante pas au courant
Me Giorgio Campá et Me Florian Baier accusent également la justice suisse d'avoir refusé l'audition de témoins clés à décharge et d'avoir maintenu une partie plaignante dans la procédure, à son insu et contre son gré.
"La prétendue partie plaignante ignorait tout du procès, n'accusait pas le Requérant ni demandait sa condamnation, se refusant notamment à le faire pour des motifs religieux, étant témoin de Jéhovah", citent les deux avocats genevois.
Ultime espoir
La cour de Strasbourg est désormais l'ultime espoir des défenseurs du Viking pour tenter de le faire innocenter, près de huit ans après son arrestation à Genève pour le meurtre en 2006 de sept détenus au Guatemala en tant que chef de la police.
Si les juges de la Cour européenne des droits de l’Homme leur donnaient gain de cause, c'est tout le jugement helvétique qui serait remis en cause.
Raphaël Leroy/oang