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Après avoir bu la tasse, la navigation reprend difficilement en Romandie

Coronavirus, la navigation reprend difficilement aux Brenets
Coronavirus, la navigation reprend difficilement aux Brenets / 12h45 / 2 min. / le 16 juin 2020
Depuis le 6 juin, les sociétés de navigation accueillent à nouveau les touristes à bord de leurs bateaux. Alors que la pause forcée a engendré d’importantes conséquences financières, le retour aux affaires s’annonce délicat.

La crise du coronavirus a eu un impact retentissant sur l'économie suisse et a touché de nombreux secteurs d'activités. À l'arrêt forcé, les sociétés de navigation ont également bu la tasse et se remettent peu à peu à flot.

Les croisières touristiques ont pu reprendre leurs activités le 6 juin, au grand soulagement des compagnies en Suisse romande qui doivent tout de même se plier à quelques mesures de sécurité et ne peuvent ainsi remplir leurs bateaux qu'à 50% de leur capacité totale.

Aux Brenets (NE), la reprise vient à point nommé. "Tout reprend son cours. Les départs du matin sont déjà bien fréquentés. Ce qui est dommage, c'est que cette année on a raté plusieurs week-ends où le beau temps était au rendez-vous", commente avec un brin d'amertume Yvan Durig, directeur de la navigation sur le lac des Brenets. En comparaison aux chiffres de 2019, la compagnie a déjà perdu 5000 passagers en raison du covid-19.

La CGN a pris du retard

De son côté, la Compagnie générale de navigation (CGN) sur le lac Léman a subi un sérieux contrecoup. Alors qu'elle avait profité d'un contexte favorable en 2019, réalisant notamment un record de fréquentation grâce à la Fête des Vignerons organisée à Vevey, son année 2020 s'annonce d'ores et déjà bien plus compliquée.

La CGN avait transporté plus de 740'000 personnes sur ses bateaux au 31 mai 2019. Au même stade en 2020, elle culmine à moins de 400'000 passagers. Pour la première fois depuis maintenant dix ans, il n'est pas exclu que la CGN passe sous le cap des 2 millions de personnes transportées.

Si les croisières touristiques ont pu reprendre le 6 juin, les lignes transfrontalières ont dû attendre le 15 juin pour leur réouverture.

Optimisme autour du tourisme local

La société de navigation sur les lacs de Neuchâtel et Morat ramasse elle aussi les pots cassés. La perte est estimée à environ 50'000 passagers sur la période de fermeture. "Sur la saison complète, nous espérons nous stabiliser à cette même perte. Les mesures dans la restauration réduisent également la place à disposition. On s'attend à une baisse de 30 à 40% du chiffre d'affaires dans cette branche", détaille le directeur général Jean-Luc Rouiller.

Jean-Luc Rouiller se veut rassurant pour le futur des compagnies helvétiques: "il y aura certainement plus de voyageurs de nationalité suisse. On espère profiter de cet élan pour accueillir un nombre important de touristes cet été. On a ainsi des perspectives un peu plus positives pour la suite par rapport aux autres années."

Sur le lac de Bienne, les ravages du coronavirus ont aussi pesé sur les finances. "On estime que cela va nous causer un dommage d'environ 500'000 francs. Mais on va tout de même survivre et on continuera à être présent l'année prochaine", confie Thomas Mühlethaler, directeur d'exploitation de la société de navigation du lac de Bienne.

Petits lacs "épargnés"

En ce qui concerne les transports sur le lac de La Gruyère, l'association Ile d'Ogoz semble avoir limité les dégâts. Avec un calendrier proposant des excursions se déroulant du 1er mai au 31 octobre, la société à but non lucratif passe entre les gouttes. En 2019, seulement 175 passagers avaient pris le bateau lors du mois de mai, à savoir moins de 6% des personnes transportées lors de cette même année.

"Les conséquences ne sont pas dramatiques. Nous n'avons pas pu naviguer, mais nous n'avons pas non plus de frais à notre charge. Habituellement, nous avons vraiment peu de sorties en début de saison. C'est à partir de l'été que les gens sortent", assure Jean-Pierre Grandjean, responsable des sorties de l'association Ile d'Ogoz.

Dans le canton de Vaud, le lac de Joux et ses quelque 3000 passagers annuels devraient également être épargnés comme l'indique Christian Golay, président et fondateur de la société de navigation sur le lac de Joux: "Pour l'instant, c'est plus la météo qui nous prétérite. On fera le bilan à la fin de l'exercice, mais je ne pense pas que le coronavirus aura un grand impact sur nous."

Adaptation web: Florian Charlet

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