Son coeur balançait, mais il a finalement fait son choix: Mathias Reynard sera candidat au Conseil d'Etat valaisan et renonce, par la même occasion, à briguer la tête du Parti socialiste suisse. "C'est une décision personnelle. J'ai senti que c'était ce qu'il fallait faire. Cela me donne l'occasion de donner de mon temps et de mon énergie à mon canton", a confié lundi matin le conseiller national de 32 ans au micro de la RTS.
Celui qui siège au National depuis 2011 tentera de sauver le siège socialiste au gouvernement valaisan, occupé depuis 2009 par la Haut-Valaisanne Esther Waeber-Kalbermatten. L'élection au Conseil d'Etat est prévue en mars. "Le siège est en danger, il est important que le Valais n'ait pas un gouvernement monocolore", a poursuivi Mathias Reynard.
Plus utile à son canton qu'au parti suisse
Mathias Reynard précise que ce n'est pas la pression de son parti ou de la population qui l'a fait se décider, mais l'impression qu'il pourrait être plus utile à son canton qu'au parti suisse. "La sensibilité de gauche, la pluralité et l'esprit d'ouverture qui existent en Valais doivent être représentés au Conseil d'Etat et je serai plus utile pour accomplir cette tâche-là qu'en courant le pays comme président du PS", a-t-il détaillé dans le Nouvelliste.
En cas d'élection au gouvernement valaisan, tous les sièges seraient alors occupés par des hommes. Un problème pour le PS et ses prises de position en faveur des femmes? "On peut toujours en faire plus. J'ai attendu la décision des différentes femmes socialistes avant de me lancer, elles ont toutes refusé. Ce n'est pas qu'au PS d'avoir ce souci. Nous, on fait le job, et ce n'est pas le cas de tous les partis", a répondu Mathias Reynard dans La Matinale, s'appuyant notamment sur le fait que, sur les 24 dernières années, des femmes ont détenu pendant 12 ans le siège socialiste au gouvernement valaisan.
J'ai attendu la décision des différentes femmes socialistes avant de me lancer, elles ont toutes refusé. On peut toujours en faire plus, mais ce n'est pas qu'au PS d'avoir le souci de l'égalité"
Le PS choisira son chef en octobre
Mathias Reynard avait annoncé fin janvier qu'il briguait la présidence du PS aux côtés de la conseillère nationale zurichoise Priska Seiler Graf. Ce duo avait face à lui un autre duo composé des conseillers nationaux Mattea Meyer et Cédric Wermuth ainsi que le Bernois Martin Schwab, 26 ans, un électro-installateur inconnu sur la scène nationale.
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Dans un communiqué commun, Priska Seiler Graf a annoncé que le retrait de Mathias Reynard dans la course à la présidence du PS entraînait aussi le sien. "Je suis convaincu que notre duo était le bon. C'est pourquoi, une autre (co-) candidature n'entre pas en ligne de compte pour moi", explique la Zurichoise qui dit "comprendre l'importance d'avoir des camarades compétents et motivés dans les gouvernements cantonaux".
La succession de Christian Levrat aurait dû être réglée en avril, mais la crise sanitaire liée au Covid-19 a forcé le PS à reporter son congrès aux 17 et 18 octobre. Les candidats, eux, ont suspendu leur campagne jusqu'au 10 août.
Vincent Cherpillod avec ats