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Genève: la justice rejette le rapport

Daniel Zappelli conteste le rapport, écrit par des "théoriciens"
Daniel Zappelli conteste le rapport, écrit par des "théoriciens"
La justice genevoise rejette dans ses grandes lignes le rapport d'experts, publié le mois dernier, qui met en cause son fonctionnement. Ce document «fait preuve d'une certaine naïveté», a noté le procureur général Daniel Zappelli.

Le magistrat genevois reproche aux trois auteurs de l'audit
d'être quelque peu déconnectés de la réalité. "Ce rapport est le
fruit de théoriciens, mais n'a pas de liens avec la pratique", a
souligné devant la presse Daniel Zappelli. En outre, certaines
données sont oubliées ou font l'objet d'interprétations
contestables.



Dans ce rapport (lire ci-contre), la justice
genevoise est ainsi critiquée pour recourir trop souvent à la
détention préventive et pour de trop longues durées. Daniel
Zappelli a admis des lenteurs dans le traitement des dossiers, mais
il explique le problème par le manque de moyens dont dispose la
justice pour faire face à une criminalité croissante.

Procédures en augmentation

A Genève, en dix ans, le nombre de procédures pénales a augmenté
de 60%, alors que le nombre de magistrats et de policiers est resté
quasiment le même, a souligné Daniel Zappelli. Dans ces
conditions, il apparaît illusoire de vouloir faire mieux sans
engager du personnel supplémentaire.



Si elle admet un problème de lenteur dans le traitement des
affaires complexes, la justice genevoise se défend d'être à
l'origine de la surpopulation de la prison de Champ-Dollon. En
aucun cas, elle n'accepte qu'on puisse lui reprocher d'abuser de la
détention préventive.

Arrestations en hausse

En dix ans, le nombre d'arrestation n'a progressé que de 8%, a
souligné le président du collège des juges d'instruction Stéphane
Esposito. La durée moyenne de la détention préventive oscille entre
quatre et cinq jours, soit légèrement plus qu'à Bâle-Ville. Les
trois-quarts des mandats d'arrêt sont traités dans les huit
jours.



Par ailleurs, à Genève, 67% des délinquants sont domiciliés à
l'étranger ou sont sans domicile connu. Dans ces cas, il n'y a pas
de possibilité de remise en liberté avant le jugement, le risque de
fuite étant bien trop élevé, a expliqué Daniel Zappelli.
D'autres grandes villes de Suisse sont confrontées au même
phénomène.



ats/hof/boi

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Le point sur la prison de Champ-Dollon

Les experts, des juristes genevois, avaient été mandatés par le Grand Conseil genevois pour faire le point sur la situation à la prison de Champ-Dollon (GE), après que des détenus se sont plaints de leurs conditions d'incarcération.

Le rapport qu'ils ont rédigé s'est révélé très dur envers la police et le pouvoir judiciaire.

Il conclut qu'il faut modifier les mentalités au Palais de justice, qui aurait tendance à incarcérer trop facilement.

La fin de mai 68

"Dans l'ensemble, les personnes maintenues en détention le sont à juste titre", a relevé la présidente de la Chambre d'accusation Valérie Laemmel-Julliard. Pour la magistrate, le mythe du gentil délinquant et du méchant juge a fait son temps, de même qu'une certaine philosophie héritée de mai 68.

Selon Valérie Laemmel-Julliard, le problème n'est pas que les juges mettent trop les gens en prison. Le problème est que la criminalité et la violence ont augmenté. Si la prison de Champ-Dollon est surpeuplée, c'est qu'elle est trop petite. Aujourd'hui, "plus de personnes doivent être détenues pour garantir l'ordre public".