L'objectif est d'en finir avec les écarts salariaux injustifiés entre les sexes. Les sociétés concernées ont un an pour réaliser cette étude.
Mais comment s'y prendre pour déceler les inégalités au sein de son entreprise? La loi reste en effet vague, et stipule seulement que la méthode utilisée doit être scientifique et conforme au droit.
La Confédération met toutefois à disposition gratuitement un outil, le logiciel Logib.
"Ce logiciel calcule l'écart salarial général entre les hommes et les femmes, et on va chercher par la suite à expliquer cet écart", explique Marc Pieren, fondateur de Comp-On, consultant en ressources humaines. "On va le faire faire d'abord sur des critères personnels - niveaux de formation, ancienneté dans l'entreprise, expérience utile - et on va ensuite chercher à expliquer l'écart résiduel, en tenant compte du niveau de compétence requis et de la position professionnelle au sein de l'entreprise. La différence qui restera à la fin est l'écart non explicable."
Investissement pour les entreprises
Si Logib permet d'obtenir des chiffres globaux à l'échelle de l'entreprise, le logiciel n'identifie toutefois pas les cas concrets problématiques et les disparités entre deux collègues.
Aller jusqu'au bout de la démarche et faire les corrections nécessaires impliquent un vrai investissement pour les entreprises, à l'instar de la démarche qu'a entreprise la société Ello Communications, à Neuchâtel, sur une base volontaire, puisqu'elle n'emploie que 50 personnes.
Aucune sanction prévue
"Cela prend du temps et coûte de l'argent, mais qui est bénéficiaire en termes d'image et de clarté par rapport à notre positionnement", explique son directeur Sébastien Dufaux. "Et comme nous avons dû effectuer quelques corrections, cela veut dire que c'était utile et nécessaire", souligne-t-il.
Selon la loi, l'analyse doit être vérifiée par un organe indépendant et son résultat communiqué aux salariés. Aucune sanction n'est prévue pour les entreprises qui ne se plieront pas à cette analyse. Aucune sanction non plus en cas d'écarts de salaires injustifiés, si ce n'est de refaire une analyse quatre ans plus tard.
Cléa Favre/kkub