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Une initiative pour combattre les armes à feux

L'arme doit-elle rester à l'arsenal ?
L'initiative demande, entre autres, que le Fass 90 reste à l'arsenal
L'initiative pour un durcissement de la législation sur les armes est sur les rails. Une cinquantaine d'organisations ont annoncé vendredi vouloir commencer de récolter dès août prochain les signatures nécessaires à son dépôt.

Réunies vendredi à Berne, ces organisations ont confirmé leur
volonté de lancer l'initiative populaire "Pour une protection face
à la violence des armes". Celle-ci bénéficie d'un large soutien
avec entre autres les Verts, le Parti socialiste, Stop Suicide et
le Centre pour l'action non-violente.

Large soutien

La Fédération suisse des fonctionnaires de police a décidé de ne
pas s'associer au texte. Mais celui-ci bénéficie en revanche du
soutien de l'association du personnel de la police judiciaire
fédérale. Dans un premier temps, les Verts s'étaient montrés
hésitants en raison du financement de l'initiative, mais celui-ci
est désormais assuré.



La récolte de signatures pourrait commencer en août, a indiqué à
l'ATS le conseiller national Josef Lang (Verts/ZG). La campagne
coïnciderait donc avec celle des élections fédérales. «Nous voulons
que les armes soient un sujet de débat durant les élections, car
c'est le défi sécuritaire de la Suisse», précise Josef Lang, par
ailleurs membre du Groupement pour une Suisse sans armée
(GSsA).

Armes militaires à l'arsenal

Les participants ont souligné que les quelque 2,4 millions
d'armes à feu détenues en Suisse représentent un danger
inacceptable pour la société et, notamment, pour beaucoup de
femmes. Quant au Parlement - estiment les associations - il s'est
incliné devant le lobby des armes à feu et a rejeté toutes les
propositions visant à durcir la loi sur les armes et la législation
militaire. L'initiative formule les trois revendications.



Une clause du besoin et une formation adéquate devraient être
exigées pour l'acquisition, la détention, le port, l'utilisation et
la cession d'armes à feu et de munition. En dehors des périodes de
service militaire, l'arme à feu des militaires serait conservée
dans des locaux sécurisés de l'armée.



La cession d'armes à feu aux militaires après la fin du service
serait exclue. La Confédération devrait tenir un registre fédéral
des armes à feu. Le parti socialiste suisse est responsable du
secrétariat du projet. Son assemblée de délégués devra se prononcer
le 30 juin prochain sur le soutien du parti.



agences/sun

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Objectif: 125'000 signatures

Les organisateurs se sont fixés un objectif de 125'000 signatures, sur les 100'000 nécessaires.

La moitié devrait provenir du PS (30'000), du GSsA (20'000) et des Verts (10'000), selon Josef Lang.

300 tués par année

Quelque 231'000 fusils d'assaut et 51'600 pistolets d'ordonnance se trouvent actuellement dans les placards des foyers helvétiques.

On estime à environ deux millions les armes privées et militaires dans les ménages suisses.

Près de 300 personnes sont tuées chaque année, en Suisse, par une arme de service, selon une étude de l'Institut de criminologie de l'Université de Lausanne.

Elles sont fréquemment utilisées dans les cas de suicides et de drames familiaux.