Christophe Darbellay a aussi demandé au PRD de clarifier ses
relations avec la droite dure. "Je crois qu'il y a toujours des
forces progressistes au parti radical qui sont des forces de la
droite raisonnable avec laquelle il fait bon travailler", a-t-il
ajouté.
Et le dirigeant du PDC d'ajouter: "Il y a aussi, dans certains
cantons, une sorte de lune de miel avec l'UDC qui nous déplaît, par
exemple à Zurich où cohabitent vraiment dans la plus parfaite
harmonie, visiblement en tout cas depuis quelques mois, la droite
la plus dure avec le parti radical et je trouve que la
clarification mériterait d'être faite".
Ouverture bilatérale
Il y a dix jours, le président du PRD Fulvio Pelli avait annoncé
que son parti voulait ouvrir des discussions bilatérales avec les
autres partis gouvernementaux. Il entendait ainsi définir des
projets concrets avec les autres formations politiques, prises
séparément. Sa démarche de "concordance" visait à faire échec à la
polarisation croissante de la scène politique.
La lettre de Fulvio Pelli à l'UDC, au PDC et au PS proposait à
chacun des discussions sur trois thèmes différents d'où pourraient
naître des projets "porteurs d'avenir pour la Suisse". Selon lui,
il s'agissait de concocter une sorte de programme électoral et de
"lutter contre une culture agressive et belliqueuse qui divise le
pays et de se battre en faveur d'une culture de dialogue.
Culture "agressive et méchante"
La politique de concordance, "sage vertu du système politique
suisse", est mise à rude épreuve par le désir de confrontation et
de polarisation, avait alors déclaré le président du PRD.
Selon le Tessinois, le parti veut désormais lutter contre cette
culture "agressive et méchante qui divise le pays". Au cours des
dernières années, la concordance a été bafouée et les blocages
politiques se sont accumulés. "Le compromis ne semble plus passer
en Suisse", avait-il conclu.
agences/boi
PDC-PRD, relation d'amour-haine
Lorsqu'il a envoyé sa lettre, Fulvio Pelli se montrait optimiste quant à la réponse de celui qu'il appelait son "allié naturel". Il devra déchanter.
De nombreuses raisons peuvent être évoquées: des flirts trop fréquents avec l'UDC, la complicité des radicaux dans l'éviction de Ruth Metzler du Conseil fédéral, le manque de soutien sur certains dossiers, le flou relatif de la proposition ou encore la reconquête du centre par le PDC suite à la claque des élections de 2003.
Dans les autres partis, le PS n'a encore rien déclaré, mais ne s'était pas farouchement opposé à la lettre de Fulvio Pelli.
A l'UDC, on s'était montré sceptique, Ueli Maurer refusant "d'aider le PRD à faire campagne".
Le parti de Ch.Blocher avait aussi invité le PRD à réitérer sa proposition après les élections d'octobre "quand la force des partis sera connue". Elle sera alors favorable à une meilleure collaboration.